RDC : multiplicité des partis politiques, quel impact ?
À la veille des élections en RDC, on assiste à la création des partis politiques. Depuis 1990 jusqu’à ce jour, le pays totalise plus de 600 . La multiplicité des formations politiques fait réfléchir. Le politologue Ken Dibwe professeur à la faculté des sciences sociales, Département Politique et Administration à l’UNILU pense que malgré leur grand nombre , ils n’apportent rien.
Pour Ken Dibwe, la RDC est immense. Et par conséquent, il est compréhensible d’avoir aussi un nombre élevé des partis politiques. Mais de plus, la RDC est pays démocratique. Alors, pour remplir les principes de la démocratie, il faut une pluralité des partis politiques. Cependant, l’impact de la prolifération des partis politiques est négatif, lorsque la création des organisations politiques n’influe pas sur le vécu quotidien de la population, dit-il.
Selon le politologue, l’objectif d’un parti politique, c’est la conquête du pouvoir. Et le véritable souci pour lequel on crée un parti politique, c’est pour gouverner autrement. « Aujourd’hui, les partis politiques en RDC ont perdu le vrai sens qui est celui de faire adhérer les gens à leurs idéologies. La population fréquente les partis politiques juste pour recevoir un peu d’argent ». Fustige-t-il, avant d’ajouter : « Mais en RDC, on crée les partis politiques dans l’objectif d’émietter les voix lors des élections. Ceci au profit de ceux qui sont au pouvoir ».
Répondre aux normes
Car les partis politiques en RDC sont créés dans le seul but de participer à la gestion. » Voilà pourquoi, nous avons plusieurs partis politiques, mais avec les mêmes idéologies ». Ainsi, sa conclusion est simple, il y a très peu de véritables partis politiques en RDC. Parce qu’un véritable parti politique doit répondre à certaines exigences. C’est, notamment, » l’initiateur doit être congolais et majeur. Le parti doit avoir un caractère national. Il doit viser la conquête du pouvoir. Il doit avoir un projet de société, enfin, le parti doit être un regroupement des gens, pas une seule personne. Mais en RDC, la plupart des formations politiques n’ont pas de bases solides », dit le professeur.
Et il continue, »ces sont des structures qui n’ont pas des représentations dans les provinces, ils sont juste dans la capitale. Leur objectif n’est pas la conquête du pouvoir. Parce que, la conquête du pouvoir, c’est à tous les niveaux, en commençant par la magistrature ».
Renforcer les critères avant l’agrément
Parlant de l’avenir de ces formations en RDC, le politologue a indiqué que le futur des organisations politiques en RDC dépend du leader qui l’a créé. » On peut parler de l’avenir d’un parti politique, lorsqu’on vit la démocratie au sein du parti. Mais ici chez nous ; on crée un parti, c’est pour soi-même, les autres après. Les principes démocratiques n’existent pas. Les partis n’existent que de nom pour propulser les autres. «
Pour améliorer les conditions de création des partis politique en RDC, il faut avoir des hommes intègres, dit le professeur. » C’est le ministère de l’Intérieur qui agrée les partis politiques. Comme tout est politisé, ce qui fait que lorsqu’un parti politique ne réunit pas les conditions, et qu’il parle un même le langage avec le pouvoir en place, on l’accepte. Donc, il faut qu’il y ait des gens qui ont la volonté politique de changer les choses.«
À noter que les partis politiques ont aussi pour mission d’encadrer et d’apprendre aux gens la tolérance, l’endurance, la persévérance, l’entraide, la mutualité et la fraternité.