Lubumbashi : délocalisation du Lycée Lubusha, les avis divergent
Suite à l’exploitation minière à 30 mètres du bâtiment du Lycée Lubusha de Luisha, le gouvernement provincial du Haut Katanga a mis en place une commission. Cette dernière est chargée d’étudier la possibilité de délocaliser l’internat de cette école. Elle est composée des délégués de l’Église catholique et ceux du comité des parents d’élèves. On y retrouve également les représentants du gouvernement provincial du haut Katanga ainsi que ceux des entreprises minières.
Après la mise en place de la commission, des voix se lèvent pour protester contre cette délocalisation. Certains leaders comme Moïse Katumbi ont donné de la voix. Mais du côté gouvernement, aucune réaction n’a été enregistrée.
Un patrimoine
Tous s’accordent pour dire que le Lycée Lubusha est l’un de patrimoine le plus précieux de la province. Le détruire revient à un sacrilège. Bertin Tshoz, team leader de la thématique gouvernance sécuritaire et paix, s’indigne. « Nous avons été choqués parce que cet Internat fait partie de notre patrimoine. Elle a formé plusieurs élites d’ici et d’ailleurs. C’est pourquoi elle coûte très cher que ce qui est dans son sous-sol. L’endroit où elle est érigée est stratégique par rapport à l’écologie. Perdre cette école à cet endroit, c’est déjà nous frustrer », dit-il.
Pour certains membres de la société civile, la destruction n’est pas envisageable. C’est le cas de Kapele Lewis, membre de la thématique gouvernance sécuritaire et paix. « L’avenir du Congo ne réside pas seulement dans les mines. Mais aussi et surtout dans l’éducation. Nos enfants étudient là-bas, on ne peut pas accepter de déloger cet internant à cause de l’intérêt de quelques personnes. Nous condamnons cela avec fermeté. Et nous demandons à ceux qui sont dans cette commission de cesser toutes les procédures. Car, bientôt, ça sera la rentrée scolaire, qu’ils ne perturbent donc pas le déroulement des activités scolaires.«
Une autre école en contrepartie
Pour les autres par contre, cette délocalisation ne pourra être possible qu’à condition que le gouvernement rassure la population. Madame Dorcas Tshika Kazadi est point focal du mouvement rien sans les femmes et membre de la thématique genre. » Je ne pense pas que la société civile pourra changer cette décision. À ce niveau, nous ne pouvons que collaborer avec le gouvernement. Il doit nous présenter au préalable ce qu’il a prévu avant toute chose. Quant à nous, nous devons mener un plaidoyer. Qu’il construise une autre école en matériaux durable. Et que ceci soit fait dans un plus bref délai pour que nos filles ne chôment pas ».
Quant à Bertin Tshoz , il pense qu’il est trop tard pour stopper la machine. « Hélas, nos lois sont ce qu’elles sont, nous sommes obligés de nous soumettre, mais à une seule condition. Créer une autre école deux fois plus que le niveau de Lubusha. De cette façon, ça pourra peut-être effacer notre mémoire. Et non pas qu’ils déplacent les élèves quelque part en attendant la construction. Ça, vous nous verrez sur la rue. A conclu Bertin Tshoz
Pour sa part, Monsieur Idi membre de la société civile, estime que Lubusha vaut plus. » Moi, je souhaiterais qu’ils construisent au moins trois écoles de ce niveau pour compenser à la démolition de Lubusha. Sinon, ils seront perdants. La population sera derrière eux.