Lubumbashi : écoles publiques, l’ inscription gratuite?
L’inscription scolaire est gratuite dans les écoles publiques . Ceci fait partie de directives du Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Celles-ci font suite à la gratuité de l’enseignement mise en place en RDC depuis 2019. Et pourtant, certaines écoles continuent à percevoir des frais d’inscription.
À Lubumbashi, les écoles publiques ont trouvé des astuces pour percevoir de l’argent. Dans ces écoles , on parle des frais d’acquisition du journal de classe et Écussons. Pour les nouveaux élèves venant d’autres écoles, on parle même des frais de fiche de mouvement.
Ils perçoivent des frais sous couvert.
À l’école Kiwele 2 par exemple,l‘on insiste sur la gratuité de l’inscription. Cependant, à l’inscription, les parents payent 15 000fc pour que l’élève ait un journal de classe, et des écussons. Aussi, chaque élève dépose 50 papiers duplicateurs à l’école à la rentrée des classes.
Par ailleurs, certaines écoles publiques catholiques demandent 150 $ pour l’inscription des nouveaux élèves et 15 $ pour la réinscription des anciens élèves. Ces frais sont perçus sans reçu. Et les parents ignorent le motif pour lequel cet argent est perçu. Célestine Ngoy, mère d’un élève de première année primaire rencontré à sa sortie d’une école publique, explique. « J’ai payé 150 $ dans une école maternelle publique catholique ». Cette dernière s’est occupée de l’inscription de son fils et souhaite taire le nom de l’école. » J’ai récupéré le journal et 2 écussons comme preuve de paiement des frais. En plus des 150 $ payés. À la rentrée, je déposerai aussi 2 kg de savon en poudre, 3 savons protex. Et 3 papiers hygiéniques auprès de l’instituteur », dit-elle.
Jeanne Kabedi est aussi parent. Elle explique. » Je viens d’inscrire mon fils dans une école publique catholique. Comme il est nouveau, l’école demande 150 $ pour son inscription. » Elle ajoute : « je ne sais pas pourquoi j’ai payé cette somme. D’ailleurs, le motif n’est pas explicité. Nous les parents, nous sommes obligés de nous conformer aux exigences de l’école. Dit-elle.
Les parents sont devenus complices des écoles publiques
Contacter à ce sujet, Mpundu Funta Kinyanta , Inspecteur provincial adjoint chargé du primaire déplore la situation. « Je regrette, le comportement des parents qui sont devenus complices des écoles publiques. Ces derniers ne nous aident pas dans cette démarche de la gratuité. Au lieu de dénoncer les écoles publiques qui demandent des frais à l’inscription. Ils préfèrent collaborer avec les écoles. Parce qu’ils ont peur de rater des places dans certaines écoles publiques », dit-il.
Il souligne par ailleurs que le ministre de l’EPST est ferme sur le sujet. Il a d’ailleurs signifié que, « l’année scolaire 2022-2023 est placée sous le signe de la poursuite des efforts pour la consolidation et la pérennisation de la gratuité. Pour cela, les frais scolaires sont définitivement et totalement supprimés pour les classes du cycle primaire des établissements publics d’enseignement. Ces frais ne peuvent être, ni mentionnés sur les arrêtés provinciaux portant fixation des frais scolaires, ni être exigés, aux parents, pour quelques motifs que ce soit ».
Le combat pour la suppression de tous les frais scolaires s’avère rude. Car les écoles trouvent le moyen de percevoir de l’argent.