RDC: Gec s’interroge sur le rapprochement entre la Rdc et la Russie
Dans le Podcast de ce vendredi 26 août 2022, Po Na Gec s’interroge sur le virage et le rapprochement de la Rdc avec la Russie. Une Stratégie en guise de la résolution de la crise sécuritaire qui sévit à l’est du pays. Ce podcast est produit par le groupe d’Etude sur le Congo et réalisé par Pierre Boisselet.
Le 16 août, le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda Kurhenga, était à Moscou. Il a assisté à la conférence sur la sécurité internationale aux côtés de 35 de ses homologues. Alors que son gouvernement avait voté la condamnation de l’invasion russe de l’Ukraine. Il y a moins de six mois à l’Assemblée générale de l’ONU.
Le ton était cette fois beaucoup plus chaleureux. Le ministre est allé jusqu’à souhaiter « vivement » un « appui multiforme » de Moscou. Et c’est pour lutter contre les groupes armés présents dans l’est de la RDC, dont le M23 et les ADF.
La Russie, peut-elle devenir une alliée pour la RDC?
Ce virage de la position congolaise, peut-il annoncer un rapprochement d’ampleur avec la Russie ? La Russie a pris position, au moins publiquement, contre le régime de sanctions concernant la RDC, au Conseil de sécurité de l’ONU. Moscou a réussi à faire passer le message, dans l’opinion et une bonne partie des autorités, que les Nations unies et les Occidentaux empêcheraient Kinshasa de s’armer face aux rebelles.
Cette situation crée toutefois des opportunités de collaboration entre la RDC et la Russie, qui est disponible pour vendre ces matériels [militaires]. C’est ce que le ministre Kabanda a semblé venir chercher à Moscou. Cependant, Kinshasa cherche tous azimuts des alliés dans ce dossier, du Kenya à l’Afrique du Sud. C’est pour combattre les rebelles à l’est dont les M23 face aux pressions occidentales pour la tenue d’élections dans les délais constitutionnels pourraient aussi inciter Kinshasa à se tourner vers d’autres partenaires.
La Russie, a-t-elle réellement la capacité d’aider le Congo ? . On peut en douter, compte tenu des efforts considérables auxquels elle doit déjà consentir pour soutenir son effort de guerre en Ukraine. Vu la faiblesse actuelle de sa présence au Congo, comparée à celle des Européens et des Américains. Un basculement représenterait un effort d’ampleur, qui reste difficile à imaginer.