RDC-Rwanda: KST reste pessimiste quant aux sanctions
Faisant part des enquêtes sur les conséquences que subirait le Rwanda à cause de son soutien au groupe rebelle du M23, après la fuite du rapport des experts de l’ONU. Le Baromètre Sécuritaire du Kivu KST se dit pessimiste sur l’issue de la diplomatie de la communauté internationale.
Eliora Henzler, coordonnatrice du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Un projet du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Human Rights Watch (HWR) éclaire sur la question. Dans un billet de blog publié ce vendredi 26 août , elle revient sur ce sujet.
Début août, le Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC, un groupe d’enquêteurs indépendants chargé de contrôler la mise en œuvre du régime des sanctions pour le Conseil de sécurité. Ils avait soumis une mise à jour mensuelle de situation, basée sur une enquête menée sur le terrain entre avril 2021 et juillet 2022. Le rapport, censé être confidentiel, a fuité et est désormais disponible en ligne.
On y apprend, entre autres, les contours du soutien de l’armée rwandaise au Mouvement du 23 mars (M23). Mais pour le KST Après la fuite du rapport du Groupe d’experts de l’ONU. Connaître les faits ne suffit pas.
Un des objectifs principaux des rapports du groupe d’experts est d’informer la prise de sanctions par le Conseil de sécurité. Ceci nécessite d’identifier des personnes et instances spécifiques plutôt que des États. Certains officiers sont nommés dans le rapport. Et en théorie, le soutien de M23 à travers des achats d’armements peut être retracé à des personnes.
En attente des conséquences
La violation de l’embargo sur les armes au Congo pourrait constituer un point de départ sur cette question. Les experts contactés par le KST restent dubitatifs. Et c’est sur la probabilité de voir une sanction quelconque prise par le Conseil de sécurité.
L’Union européenne, elle, pourrait prononcer des sanctions en tant qu’instance politique. Ce qu’elle se réservait de faire jusque-là, à cause des informations contradictoires. La publication d’informations tierces et indépendantes ne l’ont pas fait changer de position pour l’instant.
Ceci peut être expliqué en partie, par le fait que le gouvernement rwandais bénéficie d’un soutien diplomatique de la part de plusieurs pays présents au Conseil de sécurité. En l’occurrence, la France et le Royaume-Uni. Ce dernier a récemment signé un accord de délocalisation des demandeurs d’asile vers le Rwanda qu’il qualifie de pays d’accueil sécurisé. Chose que les défenseurs des droits humains remettent en cause.
La France, quant à elle, est dans un processus de normalisation des relations avec le Rwanda. Et soutient ce dernier dans son engagement contre les terroristes au Mozambique où le groupe français Total a des intérêts économiques considérables.
La communauté internationale pourrait prendre en compte les conclusions de ce rapport et faire pression sur le gouvernement Rwandais pour mettre fin à son soutien au M23. Cependant, les déclarations publiques faites par des officiels comme Blinken ne vont pas dans cette direction. Faisant plutôt une équivalence entre le M23 et les FDLR.
Certaines sources diplomatiques contactées par exemple par Ebuteli disent attendre l’évolution de la situation sur le terrain. Ainsi, ils se gardent de prendre une position publique jusqu’au moment des prochaines attaques majeures.