Bunagana: trois mois sous contrôle du M23
Lundi 13 septembre, la cité de Bunagana au Nord Kivu totalise trois mois sous contrôle du M23. L’échec du gouvernement Congolais à reprendre la cité est à placer sur plusieurs plans. C’est notamment au niveau militaire et diplomatique, estiment certains acteurs politiques Congolais . En attendant le M23 s’affermit et s’impose sur le terrain.
Lundi 13 juin dernier, la population de la cité frontalière de Bunagana dans la province du nord kivu s’était réveillée sous des coups de balle. C’était donc l’ ère du M23 qui venait de sonner. En effet, ce mouvement a pris le contrôle de cette cité après des affrontements contre l’armée Congolaise . Depuis donc 3 mois, le M23 fait la loi au grand dam de la population. De ce fait, le mouvement citoyen lutte pour le changement, LUCHA hausse le ton. Il vient de publier ce 13 septembre un communiqué intitulé » Sans Bunagana, le Congo n’existe pas ».
Dans ce document, la LUCHA déplore la » faillite » de l’Etat Congolais. Le mouvement citoyen dénonce non seulement l’installation d’une administration par le M23 mais aussi des multiples violations des droits de l’homme.
La LUCHA rappelle qu’entre le 20 et le 21 juin dernier, le M23 aurait tué une vingtaine des civils et kidnappés plusieurs autres personnes dont des enfants. C’était lors de l’attaques des villages de Ruvumu, Bikenke et Kashari. par conséquent, indique ce mouvement citoyen, les crimes contre l’humanité ne doivent pas rester impunis. Pour certains analystes , toutes les voies utilisées par le gouvernement Congolais, n’ont pas encore donné des résultats escomptés.
Sur le plan militaire
Les promesses de l’armée congolaise de rétablir l’autorité de Kinshasa à Bunagana se sont multipliés. Toutefois, la situation sur le front n’ pas beaucoup évolué. Malgré tout, le gouverneur militaire du Nord Kivu s’est voulu encore rassurant ce lundi 12 septembre. Le lieutenant-général Constant Ndima Kongba a déclaré devant la presse sa ferme détermination à chasser les rebelles du M23. « Nous allons récupérer Bunagana. Nous sommes en opération, c’est notre territoire. Nous devons coûte que coûte récupérer la situation» , a-t-il déclaré .
Une diplomatie incertaine ?
En plus de la solution militaire , le gouvernement de Kinshasa est aussi engagé sur le front diplomatique . Là aussi , les Congolais attendent les résultats concrets. Pourtant le Chef de l’Etat et les membres du gouvernement ont pris part à plusieurs rencontres notamment avec ses homologues des pays. Toutes ces discussions visaient à trouver la solutions au conflit armé déclenché par le M23 à l’est du pays.
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C’est le cas par exemple du dialogue de Nairobi au mois de Juin ou il avait été décidé que le M23 et ses alliées retournent dans leurs positions initiales. Entretemps, les présidents des pays de l’Afrique de l’Est ont décidé de la mise en place d’ une force régionale contre le M23 mais sans le Rwanda. Il y a en outre la rencontre initiée par le président Ougandais Yoweri Museveni en juillet dernier . Ce dernier avait recommandé un cessez le feu. Par la suite, selon lui, la solution au conflit allait venir du Kenya. Au même moment, le Président Felix Tshisekedi se trouvait en Angola pour des discussions avec le Président Rwandais. Car la RDC accuse le pays de Paul Kagame de soutenir la rébellion du M23. ce que rejette pour sa part Kigali.
Solution? Plus chez les voisins….
Pour l’honorable Tulay Mboshamba, la RDC devrait faire un choix stratégique tourné vers les pays autres que ses voisins. «Pourquoi ne pas faire recours à l’armée Égyptienne et Éthiopienne par exemple. Car on le sait, les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que les intérêts. Qu’adviendrait-il le jour où la guerre éclatera entre la RDC et le Burundi ou l’Ouganda? ».
Ce spécialiste en relations internationales croit toutefois à la puissance des FARC. Par contre, il dit craindre la »politique de faire sous traiter l’armée congolaise » . Il appelle par ailleurs, les autorités de la Rdc à la requalification de la politique étrangère du pays. Surtout que les accords avec les pays voisins ne sont toujours pas respectés.
« La Rdc doit redéfinir sa politique étrangère au niveau sous-régional, régional et au niveau mondial. Mais aussi à requalifier ses partenariats avec le monde extérieur.» conclut le député Tulay Mboshamba.