Début des consultations populaires sur la Justice Transitionnelle
Début ce lundi 19 septembre des consultations populaires sur la Justice Transitionnelle ou Justice post conflits, justice post dictature, ou encore justice réparatrice. En dehors des provinces du Kasaï Central, du Kongo Central, de Tshikapa, de Lualaba où elles se sont déjà déroulées, Ces consultations se dérouleront sur l’ensemble de la province du Haut Katanga. Les villes de Kolwezi , Lubumbashi , Likasi et Kasumbalesa sont concernées et ont été échantillonnées. De plus les consultations se dérouleront aussi dans les territoires de Mitwaba, Pweto, Kipushi et Kambove.
En effet le déploiement des équipes a eu lieu depuis le dimanche 18 septembre. Ceux des territoires et autres villes ont fait déjà le déplacement après trois jours de formation intense par les équipes du Ministère national des Droits Humains et les membres du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme venus tous de Kinshasa. Pour les équipes de Lubumbashi, le travail a débuté ce lundi. Trois équipes vont sillonner différents quartiers pour solliciter l’avis des citoyens. En plus d’eux, il y aura des équipes pour faire le focus groupe. Ici, il s’agira de récolter des données qualitatives. Les rencontres se feront par groupes restreints.
L’avis des communautés
Le but de ces consultations est de prendre les avis ou désidératas des populations sur la manière dont elles souhaitent la mise en œuvre de ce processus. Car la RDC et plus particulièrement la province du Katanga a connu différents conflits et troubles au cours de six dernières décennies. Entre conflits armés, affrontements entre communautés et différentes incursions des milices armées ou massacre des populations. Les victimes se comptent par milliers. Car, au cours de ces périodes, de nombreuses graves violations des droits humains ont été enregistrées. Il s’agit des meurtres, des exécutions extrajudiciaires ou des violences sexuelles. Il peut aussi s’agir des pillages de biens, incendies des maisons ou autres.
Ainsi, grâce à ces consultations, la population pourra donner son point de vue librement. Et c’est sur la forme que prendra cette justice transitionnelle. Car celle-ci a quatre piliers . Il s’agit de la commission Vérité Justice et Réconciliation. Il y a en plus le pilier Justice, le pilier Réparations et enfin le pilier garanties de non répétition. Ce dernier pilier va mettre en place des réformes institutionnelles . Ceci aura des impacts positifs sur le pays. « Nous allons parvenir enfin à un Congo réconcilié, un Congo nouveau où toutes les communautés regardent dans la même direction et un Congo où la hache de la guerre n’aura plus de place ». Explique Joseph Khasa conseiller au Ministère des Droits Humains.
La victime au centre
De plus, il faut noter que contrairement à la justice classique, la justice transitionnelle met au centre de tout la victime. C’est le cas les femmes enterrés vivantes à Makobola, Mwenga. C’est aussi les victimes du phénomène Kamuina Nsapu, Bundu Dia Kongo, Ituri et tant d’autres. .
Un autre accent pourra être mis sur le travail de mémoire. La population décidera aussi du sort des bourreaux. mais aussi décidera sur les réparations des victimes au travers. Il faut dire que déjà un établissement dédié aux victimes qui va bientôt voir le jour . Il sera dénommé Fonarev ( Fonds National des Réparations en faveur des victimes de violences sexuelles et autres crimes graves).
Au cours de ces consultations, la population est soumise à un questionnaire. Un échantillon de près de 500 mille personnes pourra répondre à différentes questions.