Vidiye Tshimanga ,une affaire embarrassante pour le pouvoir
Le conseiller spécial du chef de l’état en matière de stratégie, a été conduit ce mercredi 21 septembre au centre pénitentiaire de Makala à Kinshasa. Vidiye Tshimanga avait répondu dans la matinée, à une invitation de l’avocat général du parquet général près la cour d’appel de Kinshasa /Gombe. De fortes présomptions de corruption pèsent sur cet homme clef du régime de Felix Tshisekedi.
Le conseiller du chef de l’état en matière de stratégie, est tombé dans un traquenard lui tendu par des journalistes d’investigation. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on entend Vidiye Tshimanga demandait une commission de 20 pourcents sur de gros investissements à venir. Le tout se passe en visioconférence. Des supposés détenteurs hommes d’affaires affirment vouloir mettre des capitaux dans les mines congolaises. Ainsi Vidiye Tshimanga affirme qu’il peut leur faciliter l’accès aux gisements.
Déplacement en avion, hôtel en avion de luxe, repas gastronomique
Le tout se passe au mois de juillet dernier à Londres. Le déplacement jusque dans la capitale britannique est assuré par un homme et une femme. Ils lui payent aussi gite et logement dans un hôtel de luxe. Les deux personnes prétendent appartenir à un grand conglomérat économique. Ce dernier, aurait pignon sur rue à Hong Kong. Et, cette ville est réputée comme étant un paradis fiscal.
Caméra cachée
Dans un anglais relativement bon ,Vidiye Tshimanga entame la conversation avec les supposés investisseurs. Toutefois, il ignore que toute la scène est captée par des caméras cachées. On le voit dans un costume court manche, style Mao Tse Toung. Il est visiblement détendu et sûr de lui.
D’entrée de jeu, il indique que légalement, il ne peut en aucun cas participer à ce genre de projet. Mais , il affirme être propriétaire d’une entreprise minière dont il s’est retiré de la gestion courante. Il indique également qu’il a confié la gestion courante de sa société a des hommes qu’il a engagé. Selon lui, ses enfants restent actionnaires dans son entreprise.
Je suis un homme important pour le président de la république
Un deuxième tour de table est organisé le lendemain dans le même hôtel. Cette fois, le conseiller du chef de l’état dévoile le mode opératoire. Il indique que pour ce genre d’opération, ils opèrent à travers des paradis fiscaux tels que l’Ile Maurice. Il affirme qu’il est aussi propriétaire d’une entreprise dénommée COBAMIN. C’est à travers cette entreprise qu’il détiendrait 20 pourcents des parts de la société Ivanhoé .Cette puissante entreprise exploite des mines dans le Lualaba et le Haut Katanga.
Certainement pour convaincre ses interlocuteurs, Vidiye Tshimanga étale sa proximité avec le président de la république. De plus, Il affirme avoir financé sa campagne électorale. Ce qui pourrait induire que Felix Tshisekedi lui est redevable. Ce qui pourrait laisser croire qu’il est de connivence avec le chef de l’Etat congolais.
Des pratiques maffieuses
A en croire les propos de Vidiye Tshimanga, ce qu’il propose est courant en RDC. Il affirme même que les dessous de table sont pratiqués à travers tous les continents et tous les pays.
15 milliards de dollars perdus par an, du fait de la corruption
En son temps, le conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de corruption, avait affirmé que ce fléau, engendrait annuellement une perte 15 milliards de dollars. L’ancienne opposition aujourd’hui au pouvoir, avait affiché sa volonté de mettre fin à la prédation financière
Avant Kabila égal après Kabila
La Lucha ,,constate que la corruption perdure comme au bon vieux temps. Jean Mulenda délégué de la cellule des opérations et stratégies, déplore la persistance des dérives qui avaient cours dans l’ancien régime. « Hier comme ajours hui, on voit des conseillers interférer dans des dossiers qui ne sont pas de leurs prérogatives . C’est le cas de Monsieur Vidiye Tshimanga » .
Jean Mulenda se félicite de l’interpellation du concerné. Il espère néanmoins que « nous n’allons pas connaitre une justice de façade, on l’on voit des interpellations mais sans résultats concrets ». Pour ce militant de la bonne gouvernance et de la transparence, les faits reprochés au conseiller du chef de l’état, sont de nature à ternir l’image de ce dernier .C’est pourquoi selon lui, il faut mener des enquêtes sérieuses pour tirer cette affaire au clair .D’autant plus que le gouvernement actuel ,s’est engagé à établir un état de droit.
Le cabinet prend ses distances
Deux jours après la diffusion de cette vidéo, le cabinet du chef de l’état a pris ses distances avec l’intéressé. Un communiqué datant du vendredi 16 septembre, déclare que » toute personne, y compris au sein du cabinet du président de la république, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du cabinet présidentiel, subira la rigueur de leurs effets ».
Vidiye Tshimamga lui de son coté, nie les faits. Il affirme par ailleurs que c’est lui au contraire qui aurait piégé ces soi-disant investisseurs. Une version à laquelle très peu de personne ne donne du crédit. Pour l’opinion publique, le conseiller spécial du chef de l’état, vient de révéler sans le vouloir, le coté maffieux du pouvoir en place. Pour la population, cette affaire a ainsi révélé le coté sombre du régime actuel.
PAUL PIERRE K.