Tanganyika : encore deux morts en 24 heures à la prison de Kalemie
La situation est critique à la prison centrale de Kalemie. Pour la seule journée de jeudi 22 septembre 2022, deux autres prisonniers sont décédés. Ceci de suite d’une malnutrition aiguë. Ce qui porte le nombre des morts à 49 depuis le début de l’année 2022. Le Directeur, adjoint de cette maison carcérale demande une intervention urgente de la part des autorités tant nationales que provinciales. Car les conditions de vie sont insupportables.
Faute de subvention, la prison manque de nourriture pour ses détenus. Ces derniers n’ont droit à la nourriture que trois ou quatre fois par semaine. Le centre de santé n’est pas non plus fourni en médicaments. Ainsi, ces personnes, en conflit avec la loi, souffrent de malnutrition sévère. De plus , plusieurs d’entre eux souffrent également de la tuberculose et des anémies. Malheureusement, ils ne bénéficient pas de soins de santé appropriés.
La prison centrale de Kalemie a une capacité d’accueil de 250 détenus. Mais, elle est actuellement surpeuplée. Car, elle en compte environ 1000. Des cellules conçues pour accueillir 50 prisonniers accueillent presque 200. Ces conditions de vie favorisent, selon le directeur adjoint de cette maison carcérale, Celestin Muamedi, la propagation des maladies.
De la violation des droits de l’homme
Maître Hubert Tshiswaka est activiste des droits de l’homme. Il parle d’une atteinte grave aux droits humains. » Même une personne incarcérée a droit à la vie. La loi prévoit que tous les détenus ont droit à l’alimentation convenable et aux soins de santé. Une personne mise en détention, tant qu’elle n’est pas condamnée à mort, si elle est mise dans des conditions qui causent la mort, c’est celui qui a la garde de la personne que la loi condamne.«
C’est pourquoi le directeur de la prison a le devoir de se rassurer que ces gens sont gardés dans des conditions humaines. Qu’ils aient de quoi manger et les soins médicaux en leur possession. Si le responsable n’est pas en mesure de prendre correctement soin des détenus, il doit saisir sa hiérarchie pour obtenir les moyens.
Étant donné la gravité de la situation, la société civile avec tous ses partenaires doivent dénoncer. « Ils doivent crier plus fort pour que le gouvernement puisse prendre ses responsabilités. Parce qu’abandonner les populations qui ont droit à la vie dans une prison. C’est une condamnation à une mort certaine. C’est un crime des droits de l’homme.«
Ainsi, ajoute-t-il. « La société civile et les membres des familles des victimes peuvent porter plainte contre l’autorité qui est censée prendre en charge la prison pour négligence et homicide involontaire. «
Notons que, bien que l’état a le devoir de nourrir les détenus, il est de la responsabilité de la solidarité familiale de ne pas laisser les membres de sa famille mourir de faim à cause de la faiblesse de l’état.
La population de Kalemie déplore le silence de l’autorité provinciale. Vu que cette situation nécessite une intervention urgent