Du transport des marchandises à la vente de la mitraille
Plus d’une semaine après l’incendie dans la commune de la Kenya, les propriétaires et les chauffeurs des véhicules brulés sont dans le désarroi. Ils ont tout perdu, que ce soit l’outil de travail ou encore les marchandises. Par conséquent, certains d’entre eux tentent de récupérer ce qui reste de leur véhicule pour le vendre comme de la mitraille. D’autres ont toujours leurs yeux tournés vers la société nationale d’assurance d’où ils attendent une indemnisation.
Coup de marteau par ici, bruit des scies à métaux par là, c’est l’ambiance que l’on observe sur l’avenue circulaire dans la commune de la Kenya à Lubumbashi. Ici,six camions remplis de marchandises ont pris feu il y a plus d’une semaine. Aujourd’hui, une dizaine de personnes dont des mécaniciens et des ferronniers travaillent sur les épaves. Ils les découpent en morceaux afin de les mettre en vente. Les propriétaires de ces camions, qui ,il y a peu, assuraient le transport des marchandises, sont convertis en vendeurs de la mitraille. D’un air triste, kakudji, chauffeur d’un des camions incendiés, déplore l’absence d’un accompagnement.
Notre camion que voici n’a duré que six. Il était encore en bon état. Nous avions chargé de la marchandise à destination de Manono en province du Tanganyika. Et voilà, on ne peut rien récupérer sur ce véhicule. Même la mitraille que nous allons vendre ne représente pas grand-chose. Un kilo de la mitraille coûte moins de 10 $. C’est donc une perte totale ».
À côté de lui, Jean est perché sur une autre épave. Il est encore sous le choc à la suite de cette catastrophe. »Que sommes-nous devenus ? S’interroge-t-il. En outre, cet autre chauffeur de camion ne comprend pas l’inaction de la société nationale d’assurance. » Notre patron a payé l’assurance automobile. Tout est en règle. Mais depuis que nous avons été victimes de cet incendie, nous n’avons que des promesses de la Sonas. Nous ne comprenons rien ».
Quoique madame la Maire de la ville ait visité ce lieu au lendemain du sinistre, les victimes attendent plus qu’un simple réconfort moral. C’est d’abord une indemnisation de la part de leur assureur, ensuite, un appui financier du gouvernement afin qu’elles se remettent au travail. Pour rappel, le bilan de l’incendie survenu sur l’avenue Circulaire dans la commune de la Kenya est de 6 camions et un bus brulé et plus 100 tonnes de diverses marchandises. Ces véhicules assurent le transport non seulement des biens, mais aussi de passagers. Ils permettent ainsi d’approvisionner les provinces du Tanganyika et du Haut lomani en sel,sucre,savon, huile, ciment.