Hémorragies post-partum: quand les vies peuvent être sauvées
Donner la vie est la chose la plus merveilleuse qui soit. Mais il arrive parfois ,que les femmes perdent la leur en accouchant. Selon les estimations récentes de l’Organisation Mondiale, c’est 483 décès maternels pour 100 000 naissances. Selon cette même source, les hémorragies constituent la première cause de la mortalité maternelle avec 28% de décès maternels. Cette triste réalité est aussi vraie dans la province du Haut Katanga. Selon le Programme Nationale de la Santé de la reproduction, les hémorragies post-partum constituent également la première cause de mortalité dans la province.
Marie (le nom a été changé) est à son troisième trimestre quand elle part à l’hôpital ce 26 février 2022. Pour sa famille , elle est partie pour une consultation de routine. Quand elle arrive à l’hôpital , elle a des contractions. Elle informe sa famille qu’elle reste pour accoucher. Mais lorsque plus tard, son mari arrive dans cette structure médicale de Lubumbashi, elle était déjà décédée. Marie est décédée en donnant la vie de suite d’une hémorragie post accouchement. Cette mère de 5 enfants, n’a pas eu des chances. Elle comme certaines femmes décèdent suite à des hémorragies post-partum. Mais néanmoins, d’autres vies sont sauvées chaque jour.
Pour le Docteur Dominique Katshabala médecin coordonnateur du Programme Nationale de la santé de la Reproduction dans le Haut Katanga, les hémorragies post-partum constituent une complication la plus fréquente lors d’un accouchement. Car ces hémorragies interviennent soit pendant l’accouchement ou après. « Il s’agit d’une perte de plus 500 ml du sang. Toutefois, explique ce médecin, « elles ne peuvent ni être prévus ni prévenus ». Cependant , certaines précautions doivent être prises durant la grossesse et lors de l’accouchement en vue de minimiser les effets des hémorragies et ainsi sauver des vies.
Causes
Pour sauver des vies lorsque surviennent les hémorragies post-partum , il faut connaitre les causes. » Parmi les causes, explique Docteur Irène Ngimbi médecin à l’hôpital Général de Kapemba, il y a l’atonie utérine, il s’agit du fait que l’utérus refuse de se contracter. Il y a aussi les anomalies placentaires, la déchirure des parties molles, soit du col , ou de la partie vaginale et du périnée ». Même si cette complication reste imprévisible , il y a néanmoins des facteurs des risques. « Ce sont notamment des multiples grossesses , l’âge maternel, le travail prolongé ou cours de la délivrance artificielle. Ainsi, une fois la cause identifiée, certains gestes sont nécessaires pour sauver des vies.
La Gestion active de la troisième période d’accouchement
La Gatpa permet de faire un contrôle après chaque naissance pour vérifier particulièrement si la femme n’a pas fait une atonie ou des déchirures. La femme reçoit une dose d’Ocytocine . Deuxièmement, on procède à l’attraction contrôlée, ce qui permet à ce que le placenta ne reste pas longtemps collé à l’utérus de la mère. Il y a en plus , un autre geste à faire c’est le massage utérin , ceci permet à ce que l’Utérus se contracte. « Rien qu’avec la Gatpa, on peut arriver à réduire de 60 % les décès liés à des hémorragies du post-partum. Car il s’agit de prévenir les hémorragies « , explique le Docteur Dominique Katshabala
S’il y a déchirure des parties molles , il faut une réparation rapide . ‘Il faudrait que l’accoucheuse soit en mesure de réparer rapidement cette déchirure. Et la plupart des prestataires sont formés pour le faire », dit encore Docteur Dominique.
Mais lorsque surviennent les hémorragies après l’accouchement , il faut prendre en charge . « Il faut agir avec rapidité « , explique Felly Kasongo une sage-femme de Lubumbashi. » il faut rapidement déterminer la cause et prendre en charge aussi rapidement, dit-elle. Avec cette manière de faire, on arrive à sauver des vies. « Ici Chez nous , il nous arrive de recevoir des femmes qui font des hémorragies, lorsque l’on agit avec diligence, généralement les vies sont sauvées », explique également Docteur Irène Ngimbi.
Toutefois, s’il y a des pertes énormes, le PNSR recommande la transfusion sanguine pour remplacer le sang perdu. « Néanmoins, la transfusion n’est pas systématique », explique encore le Docteur Kathabala.
Pour ce qui est de la prévention des hémorragies ,la sage-femme joue un rôle important dans la prévention. « il faut que la personne qui procède à l’accouchement soit bien outillée. Car , les complications surviennent sur 10 ou 15 % d’accouchements » , explique encore Docteur Dominique. Elle doit être en même de prendre en charge ou transférer rapidement dans une structure appropriée.
À lire aussi : Lubumbashi : former les sages-femmes, une nécessité
Consultations prénatales élément-clé
Si les hémorragies post-partum ne peuvent ni être prévus ni prévenus, néanmoins, la consultation prénatale permet à la femme d’être aux aguets. Pour toute femme enceinte , la consultation prénatale est un élément important . « Toute grossesse constitue un risque », explique à son tour Irène Ngimbi , . « Ainsi , toute femme devra déjà avoir sa première consultation dès le premier trimestre », explique-t-elle encore. Car ici , en plus de rencontrer et discuter avec le médecin , elles reçoivent également d’autres conseils. Notamment sur leur alimentation et sur différentes précautions à prendre. « Une femme enceinte doit avoir une alimentation équilibrée. Elle doit manger des lipides , des glucides et des protides en petites quantités ». De plus , lors de la CPN, elles reçoivent une dose de Fer et de l’acide folique pour renforcer les globules rouges ». explique encore Docteur Dominique.
Wivine Ngalula , est une femme enceinte de 7 mois rencontré à l’hôpital Général de référence de Kapemba. Ici , elle attend sa consultation prénatale. En attendant de rencontrer le médecin, elle, et 12 autres femmes suivent les conseils des deux sages-femmes. Même si les conseils de ce mercredi 12 octobre portent sur l’allaitement maternel , mais néanmoins elle confirme qu’elle reçoit divers conseils. « Par exemple , les infirmières nous demandent d’être vigilantes. Si j’ai des douleurs ou des saignements ,je dois aller rapidement dans un centre hospitalier », raconte-t-elle. Ainsi, elle ne rate aucune séance. Car, en cas des complications , elle peut aller rapidement à l’hôpital sans tarder. « Car la prise en charge rapide des femmes en cas des complications est un élément important pour sauver la vie de la mère », explique encore , Irène Ngimbi.
Le décès maternel dû aux hémorragies du post-partum n’est pas une fatalité. Car ,il y a lieu de prévenir par des gestes et mesures appropriés.
- Par Godlive Nyemba