RDC: Restitution du patrimoine culturel – Opportune ou prématurée
La restitution du patrimoine culturel congolais et le rapatriement des restes humains, au centre du colloque international organisé par l’université de Lubumbashi. Pendant trois jours, soit du 09 au 11 février 2023, les professeurs des différentes universités de plusieurs coins de la planète vont discuter sur cette problématique. Ceci, en vue de trouver les voies et moyens pour une restitution effective des biens culturels.
En effet, la restitution des objets culturels continue à diviser l’opinion tant nationale qu’internationale. Par exemple, en mars 2019, le parlement francophone belge s’est dit ouvert au dialogue sur la restitution des œuvres culturelles au congolais. Ceci, en préconisant la mise en place d’un groupe d’experts composé d’acteurs belges, d’anciens pays colonisés. Mais, aussi, ceux de la diaspora africaine.Mais, explique le professeur Donatien Ndjibu de l’Université de Lubumbashi, lors de son exposé au colloque, beaucoup d’experts belges, des Congolais vivant au pays et ceux de la diaspora ont jugés prématuré la restitution des objets culturels à la RDC. Selon eux, il n’existe pas encore des garanties pour la sécurisation et la conservation des œuvres. Ils évoquent également l’absence des musées nationaux bien équipés. Mais aussi le vol des œuvres restituées au temps du président Mobutu.
De ce fait, ils ont proposé d’organiser le système de prêt, des expositions itinérantes. Et aussi de mettre à la disposition des musées de la RDC, des archives numériques. Ceci, pour barrer à l’absence des infrastructures appropriées, en attendant la construction de l’équipement des bâtiments muséaux.
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Point de vue contraire
Pour le professeur Donatien Ndjibu , le patrimoine doit être restitué . Le professeur trouve que la restitution est opportune. Quant à la conservation, cela engage les Congolais dans leurs organisations internes, dit-il. Toutefois , il espère que la situation de l’époque du President Mobutu ne va pas se répéter.
Il faut dire ce point de vue est partagé même par certains occidentaux. C’est le cas d’Eva Maria Bertchy artiste du groupe 50 :50. Elle se sent redevable envers les Congolais, vu ce qui se passer jadis. « En tant que Suisse, je ressentais le devoir de me confronter à cette histoire et à ce qu’on a hérité de l’époque coloniale. j’ai fait un voyage vers Moanda.Et , j’ai découvert que ce sont des relations construit à ce moment-là qui perturbe nos collaborations aujourd’hui. Il y a beaucoup de choses qui sont restées, et qui perturbent notre regard. C’est très compliqué, car les répercussions sont là ».
De son côté, le professeur Kaumba Bianga de l’Unilu qui est de même avis que Donatien, croit que les occidentaux mettent des obstacles à la restitution. Ceci, alors qu’ils sont conscients que les œuvres ne les appartiennent pas. « La restitution doit se faire. Elle ne nécessite pas des négociations. Depuis toujours, volé, c’est volé. Alors, un voleur ne peut pas poser des conditions pour les biens qu’il a volés. Ces discussions, nous les faisons par civilité. Les gens nous ont pillé n’ont pas à nous imposer des conditions pour les biens volés au propriétaire. On ne doit pas mettre des barrières juridiques à la restitution en sachant que de manière éthique vous n’avez pas droit sur ces objets ».