Pweto : Des survivantes du viol , doublement vulnérables
Le territoire de Pweto a enregistré depuis le début de l’année une dizaine de cas de viol. Parmi les survivantes , la plupart sont des mineures. D’après Marie -Paule Kasongo, cheffe du service Genre , famille et enfant à Pweto, les survivantes du viol bénéficient d’une prise en charge médicale, juridique. Néanmoins, la reponse au volet socio économique de cette prise en charge n’existe pas. Les survivantes sont abandonnées à leur triste sort.
Le service Genre, famille et enfant du territoire de Pweto s’inquiète de la situation des survivantes de viol dans cette entité. Depuis le début de l’année 2023, il a documenté au moins 8 cas de viol sur mineures. En outre, il a enregistré d’autres cas de viol sur des adultes dont le nombre est moins important. Madame Marie -Paule assure que la réponse médicale et juridique sont assurées sans peine. Par exemple, à Kilwa à 170 Km de Pweto, deux enseignants ont violé leurs élèves. Les accusés ont été traduit en justice. Aujourd’hui, ils purgent leur peine dans la prison de Kipushi.
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Pour sa part, Jean Pierre Kapya, président de la société civile du Congo, antenne de Pweto indique des cas de viol sont surtout enregistré au sein des familles rapatriés de la Zambie . En effet, la plus part des familles ont fui le territoire de Moba vers la Zambie . Au cours du rapatriement , le HCR les achemine à Pweto centre et ses environs . Toutefois, ils transitent par le centre construit au Village SANTE quartier Lunkinda. Jean Pierre Kapya explique dans ces milieux de retour , la vie est chère . » Les jeunes filles rapatriés n’ont pas de ressources financières. Certains hommes profitent de leur vulnérabilité pour abuser d’elles. Ensuite, ils les prennent en mariage. Voilà pourquoi il y a beaucoup de mariage précoce ici pourtant cela fait partie des formes de viol ».
Plaidoyer pour la réinsertion socio économique
La situation des survivantes de viol dans le territoire de Pweto reste préoccupante, atteste le service du Genre. Et pour cause, il n’existe pas dans cette entité de mécanisme de réinsertion socio économique des survivantes du viol. » Nous avons des mineures de 17 ans dont certaines ont de bébés à la suite du viol. D’autres ont abandonné l’école. D’autres encore ne savent pas comment subvenir à leurs besoins . Elles sont orphelines soit d’un parent soit de deux parents « , déplore la cheffe du service du Genre.
Marie Paule Kasongo plaide pour que des organismes tant nationaux et internationaux appuient le volet socio économique. » Nous pouvons organiser différentes activités selon l’aspiration de chaque survivante. Ca peut être des formations sur les activités génératrices de revenus. Ou encore, la réinsertion scolaire pour celles qui le désirent. Mais pour y arriver, il nous faut des moyens financiers. »
A noter que selon Médecins sans frontières, les violences sexuelles sont endemiques dans certaines provinces comme et le Haut Katanga. Par ailleurs MSF note que les victimes peinent à trouver une prise en charge adéquate.