RDC: un défenseur des droits de l’homme et sa sécurité
La République Démocratique du Congo tend vers les élections générales prévues au mois de décembre 2023. Déjà pendant les préparatifs, on observe une montée de la violence . Plusieurs cas de violation des droits de l’homme sont enregistrés. Notamment, les arrestations , les enlèvements, ainsi que l’oppression des marches ou manifestations des partis politiques de l’opposition. Pour enquêter sur de telle situation et préserver sa sécurité, un défenseur de droit de l’homme doit analyser le contexte.
Les défenseurs des droits de l’homme sont des personnes qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits de l’homme. De ce fait, maitre Joseph Kongolo, coordonnateur provincial de la CNDH appelle le défenseur des droits de l’homme DDH à la prudence. « Dans un contexte défavorable, le DDH est aussi insécurisé. Pour ce faire, il doit être prudent et doit toujours travailler en synergie avec les autres défenseurs. Il doit être professionnel et informer son organisation sur ce qu’il fait ».
De son côté, maitre Rose Kabale Kayaya de la fondation l’ AUTRE MOI , souligne que dans le contexte actuel de la RDC où la violence bat son plein, un défenseur de droit de l’homme doit être sage. « On doit savoir avec quelle force il faut agir. Il y a les forces de l’opposition et celles du pouvoir en place. Mais, aussi, ce que l’on appelle les forces à intention inconnue dont on ne sait si elles sont à gauche ou à droite. Face à toutes ces données, un DHH doit savoir se protéger. C’est-à-dire travailler dans le respect de la déontologie. Il doit avoir un numéro vert. Dans le cas où il se sent inquiété, le défenseur des droits de l’homme peut porter plainte ».
Savoir avec quelle force agir
Pour sa part, Symphorien Sale, coordonnateur du réseau de protection des défenseurs de droit de l’homme dans la province du Haut Katanga, insiste sur l’information et la documentation . Ce qui lui permettra de prendre des mesures de sécurité . « Un DDH doit être capable d’éviter certains éléments qui peuvent créer des risques et des menaces à son endroit. Avant de commencer son enquête, il doit analyser l’environnement politique dans lequel nous sommes. Il doit développer les mesures basiques de sécurité. Entre autres ne pas s’exposer, faire correctement son travail dans le professionnalisme en respectant le mandat de DDH. Il doit savoir quand ,comment et où il peut faire son rapport ».
Il faut noter que ces réflexions ont été faites au cours d’une formation de restitution des points focaux sur la protection et la sécurité des défenseurs des droits humains. Organisée à Lubumbashi par l’organisation Protection Internationale, cette formation a connu la participation de plusieurs DDH.