Élections : la suppléance des membres de la famille, que dit la loi ?
Une semaine après la clôture de la fin des dépôts des candidatures pour les législatives de 2023 ,la question de la suppléance par les membres de sa famille fait débat. En effet , les citoyens ont découvert, comme en 2018, que beaucoup des candidats ont comme suppléant leur mari ou épouse , ou encore leurs enfants. Pour certains Congolais , cette situation est inadmissible. Toutefois , il sied de s’interroger sur ce que prévoit la loi électorale sur cette question.
À cette question , la réponse est simple : « Rien ». Réponds Hubert Tshiswaka directeur de l’Institut des recherches pour les droits de l’Homme. En effet , l’initiateur des réformes électorales actuelles, à savoir le G13, souhaitait interdire la suppléance par les membres de la famille. Cependant, lors de l’examen à l’Assemblée nationale , les députés avaient choisi de l’élaguer . C’est ainsi que la loi électorale actuelle ne contient aucune restriction sur le sujet.
Mais si la loi électorale ne dit rien sur le sujet , il n’en demeure pas moins que c’est une question de morale . Hubert Tshiswaka estime qu’agir ainsi, c’est irresponsable. Pour lui, ceci irrite même la constitution. Se référant à l’article 6 de la constitution , il pense en outre que cette manière d’agir ne favorise pas l’unité nationale. L’alinéa quatre dispose : « les partis politiques sont tenus au respect des principes de démocratie pluraliste, d’unité et de souveraineté nationales. Ainsi , il explique que lorsque l’on veut obtenir un mandat public, il faut rejeter , le népotisme , le tribalisme et la discrimination .
Une question de financement, d’intérêt et de confiance
Pour certaines personnalités politiques , la suppléance par les membres de sa famille a ses avantages . Car, cela rassure le candidat. Dans un article publié par LaGuardia magazine, intitulé :RDC -suppléance : pourquoi les politiques choisissent la famille biologique , certaines personnalités politiques étaient claires. Premièrement , elles financent leur propre campagne. Deuxièmement, c’est une question de confiance. Parce que dans certains cas, les suppléants finissent par trahir le candidat ou l’élu. C’est ce qu’exprimaient Mbuyi Luyongola avocat et acteur politique. » Avec les trahisons, les refus d’honorer les engagements, le fait qu’on n’est pas lié aux idéologies du parti. Et lorsqu’ils ont l’occasion d’aller outre les statuts de leur propre parti , ils s’en vont . On comprend bien quelqu’un qui s’est dépensé pour se faire élire, choisit son fils, sa mère ou son épouse. Donc ,c’est une raison qui est tirée de la réalité congolaise ».
Il faut néanmoins dire qu’avec cette manière de faire , le pays risque d’être dirigé par les mêmes familles.