Lubumbashi: baisse du dollar , mais pas de baisse des prix sur le marché
Depuis quatre jours le taux du dollar américain a connu une baisse de 15 % sur le marché de change à Lubumbashi. Ce que les Lushois apprécient surtout en cette période de préparatif de la rentrée scolaire prévue sepmbre prochain. De 2600 FC, le taux du dollar a baissé jusqu’à 2200 FC et 2150 FC auprès des changeurs des monnaies ce mercredi. À la Banque Centrale , le taux revient à 2420 FC et 2500 FC chez les marchands. Mais malgré la baisse du taux de dollars constaté sur le marché de change, les prix des biens et de produits restent élevés.
Ce lundi matin, Arlette Kaya mère de famille, s’est rendue au centre-ville pour acheter les fournitures scolaires de ses quatre enfants. Après avoir sillonné les magasins, cette mère de famille se lamente. « Je ne comprends pas. Le dollar a baissé. Normalement les prix aussi devaient baisser dans les magasins. Mais c’est le contraire. Les commerçants gardent le même prix . Cependant, nous, on nous paie en dollars. Avant d’entrer au magasin, j’ai changé l’argent à 2200 FC », dit-elle. elle explique par exemple que les six cahiers de 200 pages se vendaient à 6 500 FC, reviennent à 8 500 FC à ce jour.
Pour Kester Tubadi, ce mouvement de baisse du dollar sur le marché de change n’est qu’une feinte. En réalité, le dollar garde la valeur de 2600 FC. « Personnellement, je suis déçu. Dimanche soir, quand on m’a dit que le taux du dollar a baissé, j’étais très content, sachant que même les prix des produits seront revus à la baisse. Mais, fort malheureusement, nous avons constaté que, les prix restent élevés. La farine coûte toujours 60.000 FC. Les cahiers, les uniformes des enfants, les chaussures et sacs, n’en parlons même pas. Rien n’a changé. Nous ne voyons pas l’impact de cette baisse du dollar. Moi, je crois, c’est juste une feinte ».
Deux faits expliquent cette situation
Selon l’économiste Eric Lubangu, le déséquilibre observé entre la baisse du taux du dollar et le prix des produits sur le marché de vente s’explique par deux faits. Le gouvernement congolais avait pris trois mesures pour pallier cette situation. C’est entre autre, le paiement des taxes et impôts en Franc congolais et l’intervention de la banque centrale sur le marché de change informel. Ceci en éjectant cent cinquante million des dollars auprès des cambistes.
« La conséquence est qu’il y a abondance des dollars sur le marché informelle (cambistes), pendant qu’à la banque, il y a rareté. Et pourtant, les commerçants recourent à la banque pour s’approvisionner en dollars. Ce qui leur permet d’aller à l’extérieur pour importer la marchandise. Alors comme la carence en devise américaine persiste à la banque centrale. Et que cette dernière ne pas en mesure de servir les commerçants, ceux-ci n’ont pas d’autres choix que de garder les prix correspondant au taux de 2600 FC. Car, le taux du dollar à la banque centrale n’est pas le même que chez les cambistes », déclare Eric Lubangu.
A lire ausi, https://magazinelaguardia.info/2023/07/31/rdc-speculation-sur-le-taux-de-change-cdf-dollar/
Il faut dire que chacun applique son taux. Dans les pompes à essences, le dollar se change à 2400 FC. Les réseaux de communication gardent le taux de 2600 FC. Certains cambistes observent le taux de 2200 FC, d’autres 2150 FC.