Manono: un grenier devenu une carrière artisanale
Considéré autrefois comme le grenier du Grand Katanga et dans d’autres coins de la RDC, le territoire de Manono connaît depuis plus d’une année une crise des produits alimentaires de première nécessité. De plus en plus la production agricole devient faible. Et les prix des aliments sur le marché prennent l’ascenseur. Par exemple, un seau de maïs se négocie à ce jour à quatre mille francs congolais. Les causes de cette situation sont multiples.
Situé à environ 429,9 km de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, Manono est un territoire à vocation agricole. Ce dernier secteur était une activité principale et occupait jadis une grande partie de la population. Et constituait le moteur de l’économie de cette ville rurale. En 2010 par exemple, le recensement agricole avançait le chiffre d’environ 83 000 planteurs. Et ceux-ci avaient réalisé plus de 210 000 hectares de superficie.
Mais malheureusement ce temps-là est révolu. La plupart des agriculteurs ont abandonné le champ. Ils se sont lancés dans l’exploitation minière artisanale, indique Dickson Kabange, acteur de la société civile. Ce qui impacte négativement sur la production dans cette province.
Lire aussi, https ://magazinelaguardia.info/2022/08/03/lithium-la-transformation à manono/
Des conséquences sur la production agricole
Sur le marché, tout est importé à l’extérieur du territoire, explique Henry Kapongo Shalunda, habitant de Manono. « On ne produit plus ». Tout nous vient des autres Territoires. L’huile vient du Kasaï, le manioc et le maïs viennent du Kabongo. Les commerçants parcourent approximativement 202 km pour aller acheter le maïs. Ils empruntent la route de Manono-Kakanda pour se rendre à Kabongo. D’autres y vont par train. En dehors de ceci, il faudra compter aussi les frais de péage qui reviennent à 40.000 FC. « Tous ceux-ci font à ce que le prix soit élevé des aliments sur le marché ».
Pour pallier cette situation, certains agriculteurs pensent que la redevance minière doit servir pour la construction et la réhabilitation des routes de desserte agricole à Manono. Ce qui encouragerait les cultivateurs. Car disent-ils, le territoire de Manono est impacté par l’exploitation minière des entreprises qui œuvrent dans ce coin du pays.