Lubumbashi: la condamnation du prof Yav saluée par les femmes

Lubumbashi: la condamnation du prof Yav saluée par les femmes

Le professeur Yav Musolo de l’université de Likasi a été condamné à une peine de 10 ans de servitude pénale pour viol sur une étudiante de cette institution. Le jugement a été rendu le samedi 09 février 2024 à la prison de Boma à Likasi. En outre, le professeur Yav doit payer une amende d’un million de francs congolais et  les frais d’instance. Ce verdict est  salué par plusieurs femmes leaders à Lubumbashi.

Pour Sylvie Nkolomoni coordonnatrice de l’association qui lutte contre toutes formes de discriminations faites à l’égard de la femme, cette peine a sa juste valeur. Car, dit-elle, cela va dissuader les hommes qui, au-delà d’être pères, sont appelés à être des modèles. C’est encore une façon de décourager les enseignants qui se cachent derrière leur position de supériorité sur les élèves ou les étudiantes.

« Si le juge l’a condamné sévèrement, c’est un bon début pour décourager de tels comportements. Nous envoyons nos enfants à l’université, parce que nous savons que ceux qui les enseignent, sont des modèles. Et que, même si l’enfant a raté l’éducation à la maison, il peut être récupéré à l’école. Les enseignants ne doivent pas changer leur mission principale de former les jeunes. Je loue la justice congolaise pour sa lutte contre les violences faites à la femme.

Les étudiantes encouragées à dénoncer

Pour sa part, Dorcas Kazadi, coordonnatrice du mouvement Rien sans la femme, se dit aussi satisfaite du jugement rendu dans ce dossier. Elle encourage les femmes survivantes de viol à sortir du silence. Ce qui peut faciliter le travail de la justice.

« Nous saluons notre justice qui a mis la main sur cet enseignant reconnu coupable de viol sur son étudiante. Ce jugement devrait motiver d’autres femmes à dénoncer. Les cas de violences sexuelles ne se produisent  pas seulement dans les universités. Il y en a aussi dans les milieux professionnels. Alors, les étudiantes ont compris et ont commencé à dénoncer. C’est déjà un bon début. Ainsi, nous appelons aussi les femmes travailleuses à briser le silence et à dénoncer. Pour les autres étudiantes qui subissent les mêmes cas, levez-vous et dénoncez pour que les droits des femmes soient respectés à tous les niveaux.

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De son coté, Chanick Ilunga, responsable de YouthSprint, une organisation des jeunes,  est inquiète .  » Et si l’accusé est contaminé, il aura mis en danger la santé de la survivante. Pourtant, c’est une  jeune qui a encore de l’avenir devant elle.

En rappel, le professeur Yav Musolo était poursuivi pour viol avec pression psychologique. Les faits se seraient produits au mois d’août 2023. À l’issue du procès, il a été reconnu coupable. Toutefois, l’accusé a toujours plaidé non coupable.