Lubumbashi : le front contre l’épidémie de choléra se renforce
Depuis le début de l’année, la République démocratique du Congo est touchée par une nouvelle épidémie de cholera, surtout dans sa partie Sud. La ville de Lubumbashi a enregistré 1.697 cas suspects, selon le ministre provincial de la Santé. Cette maladie des mains sales a aussi tué 117 personnes, indique docteur Joseph Nsambi. Toutefois, l’épidémie est en baisse , affirment les autorités sanitaires. Le weekend dernier, au centre de traitement du choléra de l’hopital de la Kenya, il n’y avait qu’une vingtaine de malades. Pendant ce temps, les stratégies de lutte contre cette épidémie se renforcent.
En face de l’hôpital de référence de la Kenya dans la ville de Lubumbashi, on entend une voix à travers un mégaphone. C’est madame Odette Manda qui sensibilise la communauté sur la prévention au choléra . » Mes dames et messieurs, l’épidémie du choléra est bien présente dans notre ville. C’est une maladie qui tue. Pour prévenir la contamination, respectez les mesures d’hygiène. C’est notamment se laver régulièrement les mains à l’eau qui coule et au savon ou à la cendre. Manger le repas chaud… Éviter de boire l’eau non traitée. Aussi , gardez les sanitaires propres. »
Chloration d’eau
À moins de 5 mètres de là, deux autres dames sont assises à côté d’un robinet. L’une tient un cahier registre. Tandis que l’autre a posé devant elle un flacon contenant du chlore. En effet, c’est ici où s’approvisionnent en eau de forage, les habitants du quartier. C’est un site de chloration d’eau, explique Justine Kabedi, âgée d’une cinquantaine d’années. » Nous commençons par sensibiliser tout celui qui arrive pour puiser de l’eau. Ensuite, nous mettons une dose de chlore dans les bidons d’eau afin de tuer les microbes, même le virus du choléra. Entre temps, ma collègue enregistre dans son cahier le nombre de personnes atteintes.
Ainsi, dans la zone de santé de la Kenya, il existe plusieurs sites de chloration d’eau. Pour les autorités sanitaires, ces stratégies ont payé. Le nombre de cas de choléra en provenance de la zone de santé a sensiblement baissé. Vendredi dernier, il n’y avait qu’un seul malade provenant de la zone de santé sur la vingtaine admis au centre de traitement du choléra.
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Soins gratuits
En plus des mesures de prévention, les autorités sanitaires dans la province du Haut Katanga travaillent également sur la prise en charge des malades. Avec l’appui des différents partenaires tels que l’OMS, l’UNICEF et Médecins sans frontières, les soins sont gratuits. De ce fait, Delphin Kabalika, point focal chargé de la communication à la Division provinciale de la santé, lance un appel. » Dans la ville de Lubumbashi, deux centres de traitement du choléra sont fonctionnels. C’est celui construit à l’hôpital de la Kenya et l’autre est à l’hôpital Kisanga. Un troisième centre a été ouvert à la frontière de Kasumbalesa. Toutes ces structures accueillent les malades du choléra et les soignent gratuitement. Ainsi, dès qu’une personne fait la diarrhée et vomit, elle doit être acheminée en toute urgence dans ces centres .
Par ailleurs, les autorités sanitaires attirent l’attention des centres et postes de santé privés. Ils ne doivent pas garder les malades du choléra pour éviter la propagation. En outre, la communauté doit être informée de la gratuité des soins dans les centres appropriés.
Pendant ce temps, Médecins sans frontière, qui appuie la lutte contre cette épidémie, avance le chiffre de 1.500 cas suspects de choléra, dont 120. Ces données ont été récoltées jusqu’au 29 février dernier.