L’Eglise catholique et la CNDH s’opposent à la peine de mort
L’Église catholique s’oppose à la levée du moratoire sur la peine de mort. Position partagée également par la Commission nationale des droits de l’homme, CNDH. Celle-ci propose même au gouvernement congolais de revenir sur sa décision. Pour la CNDH, la RDC devait plutôt aller vers l’abolition de la peine capitale. Le Gouvernement congolais, quant à lui, tient à sa position.
L’Église catholique en RDC, exprime sa vive préoccupation sur la levée du moratoire sur la peine de mort. Au cours de son homélie prononcée ce mercredi à la messe de Requiem en mémoire de feu Chérubin Okende, le cardinal Fridolin Ambongo s ‘est interrogé à ce sujet .
Ils nous ont dit que la justice est malade. Comment comprendre qu’on prenne une machette et la remettre entre les mains des malades ? On se demande combien des têtes seront coupées.
Déjà en début de la semaine, le cardinal Ambongo avait donné sa position sur la chaîne catholique de télévision KTO. En effet, le prélat catholique prenait l’exemple d’une des infractions pour lesquelles la peine capitale est retenue. Il s’agit de l’infraction de haute trahison. Le cardinal Fridolin Ambongo s’est demandé quel sens on donne à cette infraction en RDC. Et d’ajouter , aujourd’hui en sont coupables ?
Lire aussi : https://magazinelaguardia.info/2024/03/16/la-peine-capitale-desormais-appliquee-en-rdc/
Avis CNDH
Pour sa part, la Commission nationale des droits de l’homme CNDH a proposé au gouvernement congolais de revoir sa décision. Car, d’après cette institution d’appui à la démocratie, quoique prononcée, la peine de mort n’a plus été appliquée depuis des années. Ce qui a valu à la RDC, le statut d’un pays abolitionniste. En outre, le Congo Kinshasa a ratifié plusieurs instruments juridiques qui garantissent le droit à la vie.
En effet, dans son document intitulé Avis et proposition, la CNDH cite par exemple le Pacte international sur les droits civils et politiques. Aussi, elle fait référence à l’Assemblée des Nations Unies. Celle-ci encourage les États qui ont institué un moratoire sur l’exécution de la peine de mort à le maintenir. La CNDH rappelle en outre que l’article 61 de la Constitution fait du droit à la vie un droit auquel aucune dérogation n’est permise. Et celle, même en cas de survenance d’un danger public exceptionnel.
Pour sa part, le Gouvernement congolais maintient sa position sur l’exécution de la peine capitale. Son porte parole, Patrick Muyaya a encore expliqué ce mercredi la nécessité de l’appliquer. Il a évoqué par exemple le cas des militaires accusés de meurtre ou d’assassinats de plusieurs civils à l’Est de la RDC. Quoiqu’il en soit, certains acteurs judiciaires estiment que son exécution risque d’être difficile.