Kalemie vit les effets du réchauffement climatique
Cela fait trois ans qu’un phénomène climatique s’observe à Kalemie dans la province de Tanganyika en RDC. La ville enregistre d’abondantes pluies non habituelles. Ce qui provoque des inondations et une montée des eaux du lac Tanganyika. Ainsi, plusieurs infrastructures sont englouties par les eaux. Le professeur Jean Pierre Ndjibu, observateur du changement climatique dans la région de l’Afrique australe, explique la cause de cette situation.
La cause principale du phénomène qui se vit à Kalemie, c’est le réchauffement climatique. D’après le professeur Jean Pierre Ndjibu, il fait de plus en plus chaud et d’ici la fin du siècle, on atteindra 3 % de plus de rechauffement. » Dans les zones lacustres comme Kalemie, l’eau de la surface du lac se réchauffe. Ensuite, elle se transforme en vapeur qui se dirige dans l’atmosphère, formant ainsi les nuages. Ainsi, il y a de fortes précipitations qui entraînent plusieurs conséquences », explique cet expert .
Et ces conséquences se situent à deux niveaux. D’abord, la chaine alimentaire des êtres aquatiques. Sa modification impacte aussi sur les espèces notamment les poissons.
« Le rechauffement de l’eau de la surface du lac va bouleverser le mélange de la colonne d’eaux courante qui traverse la grande étendue d’eaux qui transporte l’eau la plus froide du lac vers sa surface. Si l’eau de la surface devient chaude, elle ne redescendra plus. Cette stagnation aura des conséquences considérables sur la présence des nutriments dans l’eau et sur l’ensemble de la chaine alimentaire. Et ce manque de nutriments menacerait la croissance des poissons . Et ce que nous sommes en train de traverser aujourd’hui ».
https://magazinelaguardia.info/2024/04/18/kalemie-plus-de-3-000-sinistres-des-inondations/
Ensuite, il y a un impact négatif sur l’habitat des espèces aquatiques . »Le réchauffement de l’eau du lac Tanganyika entrainerait un dépassement des marges de températures liées à l’habitat thermique de certaines espèces. Par conséquent, la survie de ces espèces est en danger », explique encore le professeur Jean Pierre Ndjibu.
Facteurs aggravants
Par ailleurs, les inondations observées dans la ville de Kalemie sont favorisés par quelques facteurs . Et le professeur Jean Pierre Ndibu en cite trois. En plus de l’augmentation de la température, il y a une grande quantité de l’humidité atmosphérique. Enfin, l’activité humaine sur le sol est aussi un facteur aggravant. De ce fait, indique l’expert, l’habitat devient un problème avec le développement des infrastructures de transport. De plus, l’implantation des entreprises est faite de manière non aménagée et même les constructions des maisons d’habitation. En outre, on observe à Kalemie, l’assèchement des centaines et des milliers d’hectares de zone humide qui longent le lac Tanganyika. Cela aggrave la situation. »
Pour ce faire, l’observateur du changement climatique fait une proposition. « Ce qu’il faut faire ,c’est revoir le système d’aménagement. Il faut arriver à construire les villes durables qui tiennent compte du réchauffement climatique ».
Il faut retenir que le Burundi et la Tanzanie sont également touchés par cette catastrophe naturelle.
