RDC: combler le déficit en électricité avec 400MW tous les 5 ans
Le déficit en électricité en RDC est de plus en plus prononcé. Avec seulement une production réelle de 1 900 mégawatts, la SNEL ne peut pas couvrir les besoins de plus de 80 millions des congolais. En plus, le secteur minier est très demandeur de l’électricité. Ainsi, au cours de la 7e édition de la conférence sur l’énergie, les experts ont milité pour le développement de petits et moyens projets.
Le déficit criant en énergie électrique s’explique par deux raisons fondamentales, indique Mr Vika, ancien directeur de la Snel. C’est d’abord l’écart entre la croissance démographique en RDC et la capacité de production de l’électricité. En effet, la croissance démographique au Congo Kinshasa est de plus ou moins 3,6 %. Or, depuis les dernières décennies, le pays ne produit que près de 2 mille mégawatts. Ce qui est insignifiant par rapport aux besoins de la population. Pour Mr Vika Di Panzu, il faut adapter le niveau de production de l’électricité à cette croissance démographique.
»Si nous voulons offrir l’électricité à la population congolaise actuelle, il faut produire au moins 80 mégawatts par an. Toutefois, une centrale ne se construit pas en une année mais plutôt en 5 ans minimum. De ce fait, la RDC doit construire tous les 5 ans, une centrale de 400 mégawatts. »
Droit à l’électricité de qualité
En RDC, l’accès à l’eau et à l’électricité de qualité est un droit consacré par la constitution. Néanmoins, environ 90% de la population n’y a pas accès. Par contre ,dans certains pays développés, on parle aujourd’hui d’un accès universel à l’électricité. Cela signifie que 100% de la population est alimenté en électricité.
Mais en RDC , le taux d’accès à ce service est en dessous de 10%. En effet , avec un taux allant de 5 a 6 %, la RDC a décidé d’y aller par étape. D’abord , relever ce taux jusqu’à 50% d’ici à 2030, rappelle encore cet expert.
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Responsabilité pas totale de la SNEL
Et pour atteindre cet objectif, cet expert exige du gouvernement Congolais une planification . Sinon, insiste -,t-il, la RDC deviendra un importateur net de l’énergie électrique.
»Avec de petites centrales de 100 ou 200 mégawatts, on ne pourra pas résorber le déficit énergétique. Moi, j’ai proposé la construction des centrales d’au moins de 2 mille mégawatts, comme c’est le cas en Ethiopie, en Angola et même en Tanzanie. Ces pays n’ont pas les potentiels énergétiques que détient la RDC. Pourtant, ils ont réussi à réaliser des projets moyens de construction des centrales hydroélectriques. »
Pour sa part, la SNEL est aussi d’avis qu’il faut développer de petits et moyens projets à côté des agglomérations. D’après le directeur chargé du transport à la SNEL, cette stratégie permet de réduire notamment le coût du transport de l’électricité. Aussi, la maintenance et la surveillance des équipements deviennent aisées.
Pour ce faire, la SNEL se propose notamment de réhabiliter les centrales qui existent et qui ne tournent pas à plein régime. Entre temps, elle invite des opérateurs économiques intéressés par le secteur à signer des partenariats avec elle en vue non seulement d’améliorer la qualité, mais aussi de relever le taux d’accès à l’électricité.