Rechauffement climatique : une famille passe de sinistre en sinistre

Rechauffement climatique : une famille  passe de sinistre en sinistre

A Kalemie, dans la province du Tanganyika à l’Est de la RDC, les inondations font des dégâts énormes. Plusieurs infrastructures sont soit englouties dans le lac Tanganyika, soit démolies. Ainsi, la plupart des victimes de cette catastrophe naturelle ont perdu non seulement des biens, mais aussi leur source de revenus. Certaines familles vont de sinistre en sinistre. 

Un foulard de couleur verte noué autour de sa tête, Sifa Abia, âgée de plus de soixante ans, vient de la ville d’Uvira au Sud Kivu. Il y a quatre ans, elle a connu des inondations dans cette ville et elle avait tout perdu. Le souvenir est encore frais sans sa mémoire. Et c’est d’un ton triste qu’elle raconte.

 » J’ai vécu le débordement des eaux de la rivière Mulongwe à Uvira. Il y avait eu 40 morts.  En effet, je fais partie des rescapés de cette catastrophe . J’avais  ainsi tout perdu. Mes enfants m’ont demandé de venir ici. Je suis arrivée malgré moi, car je ne voulais pas vivre comme un locataire ! ! ! !J’avais une maison comme celle-là, deux voitures, un tracteur pour mon mari. Tout était emporté par la rivière, ouf… Je n’en dirais pas plus.

Cette sexagénaire a été accueillie par son fils à Kalemie dans la province du Tanganyika. Mais, au mois de janvier, elle connait un nouveau sinistre.

 »Il m’avait logée dans une petite maison. Elle était construite en briques à dobe. Lors des fortes pluies du mois de décembre 2023, elle était envahie par l’eau. Ensuite, elle s’est écroulée. Je me retrouve de nouveau dehors. Je me demande qu’est-ce qui m’arrive ? »

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La vie dans un chantier

Néanmoins, sifa Abia vit aujourd’hui avec ses trois petits fils dans un chantier au village Mukuku sur des collines au nord de Kalemie. Dans cette bâtisse inachevée et vide, seule une petite table sert à y poser un bassin des beignets à vendre. De plus, quelques ustensiles de cuisine sont posés par terre. En outre, les deux chambres qu’occupent cette famille, ne sont pas aussi équipées.

Par ailleurs, ce nouveau logement, n’offre pas de sécurité à ce ménage doublement sinistré.

 » Il y a quelques jours, ma fille a préparé des beignets à vendre. Son fils a ramené la recette à la maison, puis il est allé à l’Église. Ainsi, pendant notre absence, des cambrioleurs ont escaladé le mur et ils ont tout emporté.

Quatre mois après son nouveau sinistre, cette sexagénaire n’est pas au bout de son calvaire . Au mois de juin, elle doit libérer ce chantier pour le rendre à son propriétaire.

 » Nous avons pris cette maison de location il n’y a pas très longtemps et nous devons déjà chercher un autre abri. D’ailleurs, le propriétaire nous a déjà demandé de la libérer au mois de juin. Lui-même était parti au champ à 25 Km d’ici . De ce fait, il veut récupérer sa maison. C’est comme ça !

Pour les experts sur les risques environnementaux, ces inondations sont une conséquence du réchauffement climatique.