RDC: le processus de désengorgement des prisons, bientôt en marche
Dans quelques jours, plusieurs détenus poursuivis pour des faits bénins seront libérés des prisons. D’autres pourraient bénéficier d’une libération conditionnelle au cas où ils rempliraient les conditions requises. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du processus de désengorgement des prisons en RDC. Le chef de la division provinciale de la justice Justin Kasokwe l’a annoncé samedi 25 mai 2024 aux détenus de la prison Boma à Kipushi. C’était lors d’une descente effectuée dans ce centre pénitentiaire.
D’après le chef de Division Justin Kasokwe Kitule, l’exécution du processus se fera en deux phases. En premier lieu, il sera question de relaxer les prisonniers détenus pour des faits bénins
Le responsable de la Division de la Justice indique qu’une commission nationale a déjà été constituée en vue d’étudier les dossiers au cas par cas. En province, la commission est dirigée par le premier président de la Cour d’appel et le procureur général. Les travaux d’étude des dossiers s’effectuent déjà à la prison centrale de la Kasapa, assure-t-il. Ainsi, les détenus qui rempliront les conditions retenues par la décision seront libérés.
« Cette mesure touchera tous les cas des gens qui ne méritent pas la prison. En outre, la Commission fera le suivi des personnes dont leurs peines ont déjà été prononcées, mais les réquisitions ne sont jamais arrivées à la prison. De ce fait, ceux qui auront déjà purgé leur peine sans en avoir été informés, pourront aussi être relaxés.
Libération conditionnelle pour certains condamnés
La deuxième phase de ce processus concerne les prisonniers déjà condamnés. Certains pourraient bénéficier de la libération conditionnelle, mais il y a des préalables, explique Justin Kasokwe.
Je vous demande de prier Dieu pour que le 30 juin, jour de la célébration de l’indépendance du Congo, le Président de la République décide d’une mesure de grâce. Ainsi, certains condamnés pourront bénéficier de la libération conditionnelle. Celle-ci est accordée à ceux qui se sont bien comportés en prison et qui ont déjà purgé le 3/4 de la peine.
Cette annonce a suscité des questions dans le chef des détenus. Quelques uns ont voulu savoir si leurs cas étaient éligibles pour la libération conditionnelle. Le chef de la division de la Justice a précisé. »La libération conditionnelle n’est pas appliquée pour certaines infractions. C’est le cas par exemple du meurtre, du viol... »…
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En outre, disons que la question sur la libération des prisonniers pour dépeupler les maisons carcérales en RDC fait débat. Didier Muzal, membre du ministère Maranatha qui assiste les nécessiteux , salue la décision . « C‘est bien réfléchi, car parmi les détenus, il y a des innocents« .
Par contre, d’autres citoyens comme Willy Ngenga restent méfiants quant à l’application de la mesure. « On doit mettre des personnes intègres dans la commission qui coordonne le processus. Je crains que des pratiques de corruption ne conduisent à la libération des condamnés recidistes. »
Après la prison de Kasapa, la commission se rendra à la prison de Boma à Kipushi, ensuite , ce sera le tour de la prison de Likasi.