RDC: pour un besoin de 4.000 mégawatts, la Snel en produit 1.900

RDC: pour un besoin de 4.000 mégawatts, la Snel en produit 1.900

De plus en plus, l’accès à l’électricité dans les villes de la RDC n’est plus aisé. A Lubumbashi comme à Kinshasa, par exemple, les coupures d’électricité sont plus prononcées. Ainsi, les plaintes des consommateurs se multiplient. Du côté de la SNEL, les responsables sont conscients de l’écart enregistré entre l’offre et la demande.

 » La Snel a une capacité installée de production de 2.500 mégawatts. Or ,nous produisons aujourd’hui 1.900 mégawatts. Ce qui est insuffisant par rapport à la demande, » a expliqué le directeur du département de production à la Snel. L’ingénieur Henry Makap Amteb  fait cette déclaration en marge de la 7e édition de la Conférence nationale sur l’énergie.

D’après lui, les besoins en électricité à ce jour dans le pays sont de 4.000 mégawatts. Ainsi, la Société nationale d’électricité ne répond qu’à  près de la moitié à la demande. De ce fait, le déficit global en électricité est d’au moins 2.000 mégawatts. Voilà qui explique notamment , selon la Snel, les multiples coupures d’électricité.

Problèmes

Mais comment expliquer ce déficit alors que la Snel gère une dizaine de centrales hydroélectriques ? Le chef du département de la production explique que la plupart  connaissent des problèmes techniques. Ainsi, certains sont à l’arrêt.   » La Snel a des installations existantes telles que Inga I, Inga II, Zongo I, Zongo II….. Toutefois, pour certaines d’entre elles , les tirbunes et alternateurs sont en panne. »

En outre, cette société d’Etat fait face au vol récurrent des câbles électriques en cuivre. Le directeur du département de transport indique pour sa part que ces actes de vandalisme ont un impact négatif sur la fourniture en électricité.

Néanmoins, les pannes ne sont pas les seuls problèmes qui affectent la production en électricité. Il y a aussi l’absence d’investissement de l’Etat dans ce secteur, affirme l’ingénieur Henry Makap.  »Il y a un retard dans la mise en œuvre du plan de construction des barrages hydroélectriques en RDC. Or , il n’y aura pas de développement dans le pays sans électricité ».

Plan de redressement

Ainsi, pour arriver à relever le niveau d’électrification , la SNEL a présenté un plan de redressement de la situation. Il s’étale sur 4 ans soit de 2024 à 2028. L’ingénieur Donatien Ngendu , conseiller technique du directeur général de la Snel indique que ce plan sera exécuté par étape.

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On doit d’abord tout faire pour réhabiliter les infrastructures existantes. Ainsi, on peut récupérer 500 mégawatts et repartir cela à tous les clients miniers. Ensuite, on doit moderniser les centres de contrôle et de surveillance. Ils nous permettront de savoir qui consomme quoi et à quel moment. Aussi, nous avons un plan d’installation des compteurs intelligents chez tous les clients de la basse tension. C’est un compteur à prépaiement et le client sera en mesure de pouvoir gérer sa charge. En ce moment là, il ne va plus gaspiller comme c’est le cas présentement.

Aussi, la SNEL entend créer des lignes d’interconnexion régionale. Ce qui lui permettra d’importer de l’électricité des  pays voisins qui ont un excédent de mégawatts. C’est le cas de  l’Angola qui a 2.000 mégawatts de plus et le Mozambique qui en a 1.000

Quid du financement ? 

Toutefois, la Snel n’a pas encore réuni les moyens financiers nécessaires pour mettre en œuvre son plan. Cette société propose alors quelqus pistes. C’est notamment demander aux miniers de financer les travaux de réhabilitation.  » Au cas où on remet en marche une tirbune sous financement d’une entreprise, celle-ci aura le privilège sur la consommation. Si on produise par exemple 20 mégawatts, la Snel va mettre cela à la disposition de l’entreprise. Et la contre partie se fera sur la facture d’électricité, déclare encore l’ingénieur Donatien Ngendu.

Au delà du partenariat public-privé, la Snel compte aussi sur l’appui financier du gouvernement congolais. Voilà qui explique la visite ce mercredi des responsables de cette société au nouveau président de l’Assemblée nationale. Vital Kamerhe leur a demandé de lui envoyer un mémorandum afin qu’il s’imprègne du dossier.