RDC: un baromètre pour évaluer la RSE
La République démocratique du Congo vient d’enregistrer un nouvel outil. Il s’agit du baromètre national sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Cet instrument est le fruit de deux organisations de la société civile. A savoir : l’Observatoire Africain pour les ressources naturelles, Afrewatch et le Bureau d’études scientifiques et techniques ,Best. Ce baromètre est mis en place grâce à la contribution scientifique des Professeurs Arthur Kaniki et Kennedy Kihangi. Respectivement Professeurs à l’Université de Lubumbashi et à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs de Goma.
Ce baromètre national a été présenté ce mercredi 19 juin à Lubumbashi, à la presse et aux parties prenantes. C’était au cours d’un atelier de validation dudit outil. Cet atelier a rassemblé à l’hôtel Karavia, les services étatiques, les entreprises minières et les acteurs de la société civile.
Philippe Ruvunangiza, directeur Best, a expliqué le contexte qui les a poussés à mettre en place cette outil. C’est notamment le non respect de certaines dispositions du code minier révisé et promulgué en 2018.
«Ce projet fait suite à la promulgation en 2018 de la nouvelle loi portant code minier. Cette loi a introduit beaucoup de réformes et innovations en ce qui concerne la responsabilité sociétale des entreprises.»A-t-il indiqué. Pour ces organisations, depuis que cette réforme a eu lieu avec ses mesures d’application, il est apparu certaines difficultés. Selon elles, ces difficultés sont liées à la mise en œuvre et la mise en conformité des différentes parties prenantes à la nouvelle législation. Mr Philippe précise : « Malgré les efforts qui ont été fournis par les entreprises, le pouvoir public et les communautés, il demeure encore d’énormes difficultés et d’importants défis à relever.»
Pourquoi le Baromètre ?
D’après Emmanuel UMPULA, Directeur Exécutif d’Afrewatch, ce baromètre est un outil important. Il va permettre de rendre disponible des données fiables et vérifiables scientifiquement . Celles-ci seront susceptibles de renseigner des politiques publiques sur la RSE en RDC. En outre, il va faciliter le dialogue entre les différents acteurs du secteur extractif. Qu’il s’agisse des communautés locales, des
entreprises ou des services publics. Ainsi, le public pourra connaitre les engagements et le niveau d’exécution de la RSE. Aussi, il va rendre disponible des données pouvant éclairer la présence des entreprises sur le marché. Enfin, le baromètre mettra à la portée des investisseurs, des
institutions financières et autres actionnaires , une plateforme d’information sur la RSE en RDC. Cela, en vue de prendre des décisions éclairées des bourses.
A lire aussi, https://magazinelaguardia.info/2024/06/12/transition-energetique-lafrique-face-aux-multiples-obstacles/
Cependant, les organisateurs soulignent que ce baromètre va dans un premier temps travailler sur quatre piliers. Notamment : le développement communautaire, la protection de l’environnement, le respect des droits humains et la sous traitance.
Ce projet couvre les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba, du Kasaï centrale, de haut Uélé et du Nord Kivu. Il concerne quatre filières, celle du Cuivre-Cobalt, de l’étain, de l’Or et du diamant.
Notons qu’après cette phase, des enquêteurs seront formés et déployés sur le terrain. Ils vont récolter des informations auprès des entreprises et dans les communautés impactées par les activités minières. Ces enquêteurs seront dotés des tablettes et des dictaphones pour bien recueillir les informations qui seront encodées, analysées et gardés sur une plateforme en ligne avant de les rendre public.