Tshopo- le projet PIREDD : 26 millions $ sans resultats
La société civile environnement congolaise alerte sur le danger qui guette le Projet Piredd. Ce projet lancé entre 2018-2019 dans la province de la Tshopo, ne bénéficiera plus de financement du gouvernement Congolais. Et pour cause, le projet n’a pas produit des résultats attendus
En effet, le Projet intégré redd+, PIREDD est un projet du gouvernement de la RDC. Il a entre dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique. Sa particularité est d’une part de lutter contre le réchauffement climatique. D’autre part, il vise à lutter contre la pauvreté des communautés riveraines des forêts. Parmi les activités ,ces communautés sont initiées aux cultures parraines telle que celle du cacao et du café. Ainsi, elles ne pouvaient plus continuer à exercer la pression sur la foret équatoriale.
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Cependant, le projet va s’arrêter à mi chemin , révèle Omer Kabasele, le président du conseil d’administration du groupe de travail climat Redd rénové, GTCRR . Il voit une chute douloureuse du projet Piredd dans la Tshopo. « Le projet a connu beaucoup de difficultés dans sa réalisation. Au finish, les résultats ne sont pas satisfaisants . En outre, ils ne sont pas proportionnels au financement.»
26 millions $ jetés dans l’eau ?
D’après la même source, plus ou moins 26 millions de dollars ont déjà été déboursés dans le cadre de ce projet. Malheureusement, regrette Omer Kabasele, ce financement n’a pas été à la hauteur des résultats atteints jusqu’à ce jour. « Si on arrête le projet brutalement le projet, ça signifie que même les petits résultats déjà atteints vont disparaitre. A titre illustratif, dans le volet agriculture, ce projet a encouragé les communautés locales à faire la culture pérenne. Maintenant que le projet chercher à s’arrêter brusquement, que deviendra la culture du cacao ? » s’interroge-t-il.
Pourtant, poursuit-il, le projet prévoyait l’accompagnement des communautés dans la production et la transformation. « Bientôt , ce sera la période de la récolte du cacao. Or, les cultivateurs n’ont pas été formés ni sur la commercialisation ni sur la transformation. Laisser les choses de la sorte, c’est un échec du projet. «
Néanmoins, acteur de la société civile n’entend pas baisser les bras. » Nous faisons le plaidoyer pour que le gouvernement provincial et le Fonds national Redd+ puissent trouver des solutions alternatives. Ils doivent voir dans quelle mesure certaines activités peuvent continuer de manière à sécuriser les premiers résultats.
Par ailleurs, Omer Kabasele plaint la rapidité dans le processus de la fermeture du projet.
« Il n’y a pas des mesures de sauvegarde des acquis du projet. Cette décision va aussi impacter les peuples autochtones pygmées qui jusques là, n’étaient encore pris en compte. Aussi, les parties prenantes tel que les services étatiques et les ONG qui ont pré financé les activités et attendent le remboursement.»
Pour le PCA du GTCRR, Omer Kabasele a profité de son séjour dans la province de la Tshopo pour échanger avec le Président de l’Assemblée Provinciale. Il était accompagné des membres du GTCRR . Mateus Kanga, a promis son implication pour la pérennisation des acquis du projet.