RDC: les regards des enseignants tournés vers Bibwa
Depuis le 10 août 2024, le gouvernement congolais et le banc syndical des enseignants de la RDC harmonisent leurs vues à Bibwa. Ceci pour permettre une rentrée scolaire 2024 et 2025 apaisée. Toutefois, les enseignants à travers l’intersyndical exigent plus : un réajustement des salaires. Dans une vidéo circulant sur différentes plateformes, on le voit exiger un salaire minimum de 500 $.
Cette vidéo a fait le tour de la RDC. Et déjà, dans certains coins, comme à Bukama par exemple, les enseignants sont catégoriques. « Sans les 500 $, nous n’allons pas reprendre les cours », disent-ils . Car beaucoup d’enseignants estiment qu’ils sont mal payés. Et que ce qu’ils font n’est rien d’autre que de l’apostolat. « L’enseignement travaille gratuitement. Car l’enseignant ne reçoit pas le salaire qu’il faut », s’indigne Ngoyi Kapoya. Jean de La Croix, directeur de l’école primaire Komesha située dans la commune de Katuba à Lubumbashi.
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Toutefois, il faut dire que depuis le 18 novembre 2021, le gouvernement et les enseignants avaient signé un addendum à l’accord de Bibwa. Celui-ci appelé « accord de Mbwela » prévoyait un réajustement de salaire. Ainsi, le salaire des Enseignants a été considérablement réajusté. À l’heure actuelle, le salaire le plus bas d’un enseignant est de 398 079 francs congolais (CDF), et celui le plus élevé est de 541 000 CDF (un dollar se change à 2800 CDF).
Réajustement mais pas suffisant.
Le réajustement de salaire reste faible. Car, il faut noter que l’exclusivité de la paie de salaire par l’État a été réintroduite en 2019 avec la mise en place de la gratuité de l’enseignement. En 1980, le paiement des enseignants par les parents a été introduit. Car le pays avait du mal à financer l’école. Avec ce système, les enseignants recevaient un salaire de base de l’État et une prime des parents. « Il y avait le paiement officiel des frais des parents. L’enseignant pouvait facilement avoir 700 à 800 dollars par mois », explique Chrysostome Tshijika, professeur à la faculté de psychologie et de sciences de l’éducation à l’université de Lubumbashi. Ce qui avait également de l’impact sur leur train de vie.
Ainsi, les enseignants aspirent à un salaire décent. Voilà pourquoi, au cours de ces pourparlers qui se tiennent à Bibwa, ils espèrent qu’un consensus pourra être trouvé. « C’est aujourd’hui que débutent les travaux en commission. D’ici deux semaines, nous aurons des conclusions et nous aviserons », explique Banza Mokili, président du syndicat des enseignants des écoles catholiques.