Kindu : l’Église n’a jamais interdit aux enseignants célibataires de prester

Kindu : l’Église n’a jamais interdit aux enseignants célibataires de prester

Le lundi 02 septembre, un média en ligne a titré « Maniema : l’Église catholique interdit aux enseignants célibataires dans ses écoles dés ce lundi ». Cette affirmation a suscité de nombreuses réactions. Certains défenseurs des Droits humains parlent d’une discrimination. Toutefois, l’Église catholique du diocèse de Kindu insiste : sa lettre concerne les enseignants qui doivent régulariser leur situation matrimoniale.

Tout est parti d’une lettre du diocèse de Kindu. Dans celle-ci, l’évêque de Kindu évoque un moratoire accordé aux enseignants vivant dans des situations matrimoniales irrégulières. « Par conséquent, les chefs d’établissement des enseignants, qui n’ont pas voulu saisir l’opportunité du moratoire pour s’amender, doivent savoir qu’ils ont eux-mêmes choisi d’évoluer désormais en dehors des écoles d’orientation catholique. » Lit-on dans cette lettre. 

Contacté, Mgr François Abéli Mouhoya Muchapa, évêque du diocèse de Kindu, explique que ces dispositions ne concernent pas les enseignants célibataires. « Notre moratoire concerne les enseignants en situation matrimoniale irrégulière et non les célibataires », dit-il. Car nous avons des enseignants célibataires, des veuves et même certains prêtres, dit-il encore. Pour l’évêque de Kindu, l’enseignant doit être un modèle. « Les enfants à l’école primaire sont à une étape très cruciale de leur vie où ils se forment. » Ils ont besoin de personnes pour les forger. Pour nous, ce qui compte, c’est le bien-être de l’enfant, explique-t-il encore.

Mgr François explique encore qu’en plus, l’action vise également à moraliser la carrière de l’enseignant. Car celui-ci doit être en règle avec la loi et l’Église. 

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Une discrimination ?

Pour certains, cette mesure est discriminatoire, car la RDC est un pays laïc. « N’oublions pas que la constitution de la RDC prône la laïcité. » Et la RDC a ratifié plusieurs instruments juridiques régionaux et internationaux en lien avec les droits sur la santé sexuelle et de la reproduction, interpelle pour sa part le professeur à l’université de Lubumbashi Felix Momat. 

Il faut néanmoins dire que pour l’Église, la lettre de l’évêque a été mal interprétée et qu’il ne s’agit pas d’une discrimination, car elle ne concerne pas les enseignants célibataires.