Prison de MAKALA : les ONG demandent des comptes au gouvernement

Prison de MAKALA : les ONG demandent des comptes au gouvernement

Au lendemain des incidents à la prison centrale de Makala à Kinshasa, les voix s’élèvent pour dénoncer le carnage. Selon les bilans officiels de la RDC, 129 personnes ont été tuées au cours de la tentative d’évasion. 24 personnes ont été tuées par balle, 105 personnes par étouffement et bousculade, 59 personnes ont été blessées et plusieurs cas de viol ont été enregistrés. Pour les ONG et les acteurs de la Société civile, cette situation est inadmissible.

Ce bilan publié par le Ministère de l’intérieur a provoqué de l’indignation. « Ce qui s’est passé à Makala est un indicateur que le gouvernement n’est pas attentif à ce qui se passe au pays. » S’indigne Hubert Tshiswaka de l’Institut des recherches pour les droits humains IRDH en sigle. « Comment peut-on avoir une prison surpeuplée dans la capitale sans qu’on y prête vraiment attention ? Car une prison surpeuplée est une cause d’insécurité tant pour la population que pour les gardiens, dit-il encore.

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Responsabilité et sanctions

Hubert Tshisuaka n’est pas le seul à s’indigner de la situation. La Dynamique Sociale pour le Développement et la Paix, une ONG de défense des droits humains, a également condamné ces tueries. De plus, elle appelle à une enquête. « La DSDP exige des enquêtes rigoureuses en vue d’établir les causes de cet ignoble incident ».  De plus, elle exige également que les responsabilités soient établies à tous les niveaux. 

Pour sa part, l’Association congolaise pour l’Accès à la justice  ACAJ exige des sanctions. « Identifier les commanditaires et ou les auteurs de ce carnage et assurer leur déferrement devant l’autorité judiciaire pour des sanctions exemplaires » ,lit -on dans son communiqué de presse

Pour Jean-Paul Tshishimbi, du Centre international pour la promotion et le développement des droits de l’homme (CEIPEDHO), craint pour le respect des droits humains. « Notre pays connait un recul indescriptible en ce qui concerne le respect des droits de l’homme. » Et pourtant, le pays a ratifié beaucoup d’instruments juridiques et doit les respecter. « Les normes internationales sont édictées dans plusieurs instruments. C’est par exemple la Déclaration universelle des droits de l’homme ». Jean-Paul Tshishimbi évoque également l’observation générale numéro 35 du comité des droits de l’homme à son titre neuf. Il a aussi cité l’ensemble des règles minimums pour le traitement des détenus qui a été adopté par le premier congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants.

Rappelons que c’est une unième tentative d’évasion à Makala. Une autre tentative avait eu lieu en 2017