Haut-Katanga : l’INERA alerte sur la spoliation de sa concession
L’Institut national d’étude et de recherche agronomique, INERA, se dit très inquiet. Cela, suite à la spoliation dont fait l’objet sa station située à Kipopo, à 25 kilomètres du centre ville de Lubumbashi.
Depuis le 14 août 2024, l’INERA Kipopo a vu une partie de sa concession être spoliée par des personnes inconnues. Cependant, cet établissement étatique accuse le Chef de la chefferie Kaponda. Il accuse aussi le chef de groupement INAKILUBA d’être à la base de cette situation. Cette opération serait faite en complicité avec certains agents du Cadastre non identifiés. Ces derniers ont même placé des bornes sur la partie spoliée.
Le chef de station de l’INERA Kipopo lance cette alerte à travers une note adressée aux autorités, tant provinciales que nationales. Cette note date du 3 septembre. Il craint un avenir sombre pour la recherche dans la province du Haut-Katanga, si rien n’est fait pour stopper ce vent. « La spoliation de la concession de l’INERA Kipopo sème déjà la perturbation des activités de recherche. » Alerte André Kabey Yav, chef de la station de l’INERA Kipopo. En outre, il tire la sonnette d’alarme aussi sur l’insécurité qui s’invite dans le site. Ce qui limite ainsi l’accès des chercheurs dans la forêt suite à la présence des militaires FARDC.
Une note révélatrice
Cette note indique que la situation a pris de l’ampleur le 14 août. Ici, quelques éléments en arme et habillés en tenue militaire ont fait irruption dans la concession avec des engins. « Ces éléments ont détruit la réserve forestière ». Réserve destinée à la recherche de gestion et de conservation des ressources naturelles.
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La recherche appelée à disparaitre dans le Haut-Katanga ?
Les chercheurs congolais réunis au sein de l’INERA Kipopo déplorent ce qu’ils qualifient « de mépris de la recherche dans le Haut-Katanga ». Par ailleurs, le Chef de la station de l’INERA Kipopo se dit très indigné de la vitesse que prend cette spoliation. Selon lui, « plus de 2/3 de la concession est coupée de la superficie totale de 1,219 hectares. »
Par conséquent, toute la partie fertile couverte par des plantes exotiques, en cours de recherche avec l’Université de Lubumbashi, est attaquée en lotissement.
De ce fait, une centaine de familles qui dépendent de cet institut craignent aussi pour son avenir.
Le chef de Terre nie toute implication.
Contacté à ce sujet, le chef INAKILUBA rejette toutes ces accusations en bloc. « Je ne suis ni de près ni de loin impliqué dans cette affaire. » Par contre, je suis impliqué pour sauver cette concession de l’État congolais. » A-t-il indiqué. Il ajoute par ailleurs qu’une Commission sera constituée. Et une descente sur le site est prévue pour le lundi prochain afin de dénicher l’auteur de ladite spoliation.
Notons que l’INERA Kipopo regorge en son sein d’un programme national de recherche sur les piscicultures. Elle a 4 antennes de recherche. À savoir la recherche sur le manioc, la gestion et la conservation des ressources naturelles. Mais également la recherche sur le maïs ainsi que sur les légumineuses.