Lubumbashi : entre inquiétude et espoir de pluie

Lubumbashi : entre inquiétude et espoir de pluie

Alors que certains coins de la province du Haut-Katanga ont subi de fortes précipitations, c’est l’inverse pour la ville de Lubumbashi. Le mois de janvier qui marque en principe le pic de la saison des pluies n’en connait pas assez. Les cultivateurs qui font face à ceci redoutent la sécheresse. Alors que les scientifiques rassurent que suite au dérèglement climatique, il n’est pas encore trop tard. Il peut pleuvoir abondamment dans les jours qui viennent.  

Pour ce mois de Janvier, la ville de Lubumbashi n’a connu jusque-là que 168 ml d’eau de pluie contrairement à l’année passée, ou à cette même période la quantité de pluie était de 315 ml. Une situation qui inquiète les agriculteurs.

« Nos produits champêtres sèchent à cause de la forte chaleur, c’est le cas des amarantes ou d’autres cultures », raconte une femme en périphérie de Lubumbashi. Et une autre d’ajouter : « Nous sommes en difficulté parce qu’il y a beaucoup de chaleur. Vous voyez les Ndembi là-bas sont abîmées à cause de la chaleur » Les températures montent au-delà de 35 degrés !

D’après des scientifique, la moyenne annuelle de pluie est de 1200 Millilitres par an. Et lorsque la température augmente il y’a des conséquences sur l’agriculture. « C’est notamment la compromission des rendements, la prolifération des insectes nuisibles comme les criquets migrateurs qui ravagent les espaces verts, les chenilles légionnaires, la baisse de la fertilité du sol ». Précise Beker Katombe coordonateur des recherches à l’INERA.

Cause diverses

D’après l’Institut National des Recherches Agronomiques(INERA), cette diminution de pluies et cette chaleur sont liées aux dérèglements climatique causés par certains facteurs comme le déboisement estiment certains. « Ce qui se produit actuellement se justifie par plusieurs faits : nous avons un déboisement qui est en pleine extension autour de la ville de Lubumbashi », explique Beker Katombe coordonateur des recherches à l’INERA.

« Le système de pavage des servitudes (voies d’accès, ndlr) a aussi un impact. Ces servitudes pouvaient être végétalisées soit avec une végétation basse comme des herbes, des pelouses, ou bien en plantant des arbres le long des grandes artères ».

Le béton et le recul de la végétation expliquent en partie le manque de pluie

Beker Katombe met aussi en cause la régression de la couverture végétale au niveau de la ceinture de la ville de Lubumbashi. « Nous avons une extension plus vaste qui dépasse les 30 kilomètres, ça a un impact, c’est-à-dire que l’évapotranspiration diminue sensiblement »

Des résultats d’une enquête effectuée auprès des paysans de la station de recherche de l’INERA/Kipopo et de ses environs, montrent que des paysans sont attentifs aux évènements climatiques ainsi qu’à leurs effets négatifs sur leurs exploitations agricoles.

L’enquête montre que des agriculteurs sont conscients des risques que représente le dérèglement climatique pour l’agriculture et pour leur survie et recourent à différentes stratégies pour s’adapter aux effets négatifs des changements climatiques.

Cependant, le manque de moyens financiers rend difficile l’accès aux prévisions météorologiques et à l’information climatique et obligent les fermiers à recourir aux stratégies d’adaptation qui sont simples et peu efficaces. Certains fermiers font encore recours aux moyens traditionnels de prévisions. Ceci met en évidence le caractère vulnérable des fermiers qui, au-delà des moyens financiers limités dont ils disposent, pratiquent encore une agriculture exposée aléas climatiques.