RDC : révision de la Constitution, nécessité d’un consensus
Les acteurs politiques et ceux de la société civile ainsi que religieux de la RDC sont en ébullition. La pomme des discordes, la révision ou le changement de la Constitution. Entre ceux qui la soutiennent et ceux qui la rejettent, les turbulences s’annoncent. Pour certains, comme pour la Dynamique sociale pour le développement et la paix, la voie à suivre, c’est celle de trouver un consensus.
En fait, depuis quelque temps, la révision de la Constitution est dans toutes les bouches. Le Président de la République de la RDC, Félix Tshisekedi, ne cesse d’y faire allusion lorsqu’il s’adresse à la population dans différentes provinces où il fait la ronde. Ses partisans et alliés sont aussi unanimes sur la question. Il faut modifier cette Constitution.
Pour Félix Tshisekedi, par exemple, la Constitution actuelle est une œuvre étrangère. Elle bloque le bon fonctionnement des institutions. De plus, certains articles sont de nature à diviser la Nation. La Première ministre Judith Nsuminwa soutient également que la révision de la Constitution est légale, car la loi fondamentale le permet. Effectivement, l’article 218 dispose que la révision constitutionnelle peut être initiée par le président de la République, le gouvernement ou le Parlement. L’initiative peut venir aussi d’une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes.
Cette idée continue de récolter des soutiens dans le camp présidentiel. Déjà, les gouverneurs réunis en conférence de gouverneurs ont levé une motion en faveur de cette révision.
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L’opposition fait bloc.
Si les uns trouvent opportune la révision de la Constitution, certains, en revanche, ne l’entendent pas de cette oreille. Martin Fayulu, opposant politique et président de l’ECIDE, appelle à faire barrage sur sa page X. « À l’unisson, disons haut et fort : pas de changement de la constitution. » Pour Denis Mukwege, cette révision est « un danger pour la démocratie ».
En plus de l’opposition, l’Église s’en mêle aussi. Par exemple, le cardinal en bongo de l’Église catholique partage aussi cet avis. « Tout ce temps qu’on perd, toute cette énergie autour n’est qu’une distraction« . Ainsi, l’opposition, la société civile et l’Église font bloc. Elle compte, par divers moyens, empêcher tout changement de la loi fondamentale.
Consensus
Entre les deux camps, il y a lieu de trouver un juste milieu. La Dynamique sociale pour le développement et la paix a, dans son récent communiqué, appelé à un consensus. « La DSDP considère que procéder à des réformes majeures de la Constitution sans consensus reviendrait à inviter les crises . S’y opposer sans débat serait tout autant irresponsable et antidémocratique », lit-on dans le communiqué.
Maitre Ramazani Shabani, coordonateur de la dynamique, insiste sur la nécessité de se mettre d’accord. Nous estimons que c’est important qu’il y ait des réformes. C’est aussi important que certaines personnes les estiment dangereuses. Et d’ajouter : « Il faut qu’il y ait un cadre qui permet aux uns et aux autres (de discuter) ».
Car cette structure pense également que ces discordances risquent d’avoir un impact sur la population. La dynamique appelle à l’unité nationale. Elle invite par ailleurs les protagonistes à se mettre autour d’une table pour trouver un consensus et éviter ainsi une crise au pays.