Lubumbashi: travailler à coté de Naviundu, un calvaire!

Lubumbashi: travailler à coté de Naviundu, un calvaire!

Des centaines de personnes sont exposées chaque jour à l’air pollué. Et ce, précisément au niveau du pont jeté sur la rivière Naviundu. Selon les  personnes qui travaillent à proximité, cette pollution est en partie due aux tuyaux des fosses septiques orientés vers le canal Naviundu. Elle est également due aux acides déversés par certaines sociétés.

Naviundu est une rivière qui prend sa source dans la commune de Kapemba. Un pont y est aussi jeté au niveau de la Chaussée Félix Tshisekedi. En le traversant, une odeur désagréable vous enveloppe le nez. Ici, beaucoup aussi s’inquiètent de leur environnement. Car l’air y est pollué. Et cela, à cause de tous les déchets qui y sont déversés.

Âgé de 33 ans, Gèrant Sankara est laveur des véhicules. Il fait ce travail depuis six ans. Habillé en tenue de travail, gants et savon en mains, il déplore l’indifférence des autorités. « Nous sommes fatigués », déclare-t-il. « Ceux qui sont censés nous venir en aide ne disent rien. » « Il faut aussi interpeler ceux qui jettent des déchets dans l’eau », dit-il encore. Et d’ajouter : « Nous utilisons cette eau chaque jour. » Surement, les risques d’attraper une maladie sont énormes.

Pour sa part, Charles Tshibwabwa, chauffeur de transport en commun, dénonce la mauvaise foi de ceux qui habitent le long du canal. « Les habitants de ce périmètre y jettent toute sorte de mauvaises choses », déclare-t-il. « Certains y déversent même les matières fécales depuis leurs fosses septiques », dit-il encore. Ce chauffeur explique par ailleurs qu’il retient souvent son souffle quand il passe par là. « L’odeur est fréquemment insupportable ».

https ://magazinelaguardia.info/2024/03/18/haut-katanga-la-pollution-des-cours-deau-un-danger-permanent/

Travailler malgré tout

Astride Ongemba travaille, elle aussi, à côté du pont. Sa petite fille au dos, elle dresse sa table des beignets quand elle nous parle. Elle se fait surtout du souci pour son enfant. « Je suis plus inquiète pour ma fille qui a moins de quatre ans. » Elle est plus vulnérable que moi. Ici, elle peut facilement attraper une maladie. 

Comme Astride, beaucoup n’ont que cet endroit comme lieu de travail. Ils ont déjà leur clientèle. Ils ont du mal à partir malgré la pollution. « Je travaille ici depuis longtemps. Tous mes clients ont que cette adresse. C’est difficile de quitter, car je vais perdre ma clientèle, explique encore le gérant Sankara cité ci-haut.