Insécurité: Lubumbashi est-elle devenue une jungle ?
Depuis quelques semaines, le banditisme urbain prend de l’ampleur dans la ville de Lubumbashi. Des cas de meurtre et d’assassinat se sont multipliés malgré les patrouilles de la police et de l’armée. Ainsi, l’Église catholique de Lubumbashi se demande si la ville est-elle devenue une jungle.
Pour la seule semaine en cours, 4 personnes tuées ont été retrouvées dans différents quartiers de la Ville. Selon la section Gouvernance et sécurité de la société civile, les corps des victimes ont été tous abandonnés par leurs boureaux. En effet, un premier corps a été découvert à la Cité Gécamines lundi 2 décembre. Au cours de la même journée, le quartier Tshasansa a enregistré une autre victime, ses yeux ont été creuvés. Toujours selon la société civile, un motard a été tué dans la commune de Kamalondo et une jeune fille au quartier Kasungami de Lubumbashi.
Entre-temps, la semaine dernière, un jeune homme a été assassiné par des bandits armés et en tenue militaire sur l’avenue Tulipier au quartier Bel Air. En outre, au quartier Bongonga, le curé de la paroisse Saint-Mathieu a aussi été agressé par des bandits armés. Lui et le sacristain s’en sont sortis avec des blessures.
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Colère et interpellation
Cette situation d’insécurité suscite la colère de plus d’un habitant de Lubumbashi. L’abbé Yvon Kilongo, curé de la cathédrale Saint-Pierre et Paul, s’interroge sur l’efficacité de l’autorité en province. » Comment expliquer cette montée de l’insécurité dans la ville alors qu’il y a des patrouilles? De plus, dans la nuit, la police et l’armée erigent des barrières. À qui rendent compte les agents de sécurité affectés à ces différents postes ?
Pour ce prêtre de l’Église catholique, si la situation est ingérable, la ville devient une jungle. Il prend pour exemple, l’agression du curé de la paroisse Saint-Mathieu au quartier Bongonga. ‘‘Nous avions contacté le cabinet du gouverneur pour solliciter l’intervention de la police, dit-il. Mais mon collègue n’a pas été secouru. Par contre, le ministre provincial de l’intérieur s’est rendu dans le quartier le lendemain vers 8 heures. »
Et l’abbé Yvon Kilongo saisit cette opportunité pour interpeller même le gouvernement central. « Ce n’est ni la constitution, ni l’opposition, ni l’église catholique et autres confessions religieuses, moins encore les étrangers qui empêchent l’autorité d’assurer la sécurité de la population. »
Du côté du pouvoir, le gouvernement semble avoir entendu ce cri et éviter que la jungle s’installe. Ce mercredi, le ministre de la Justice Constant Mutamba a mis en place une commission spéciale de lutte contre l’insécurité. Elle est composée du ministère de l’Intérieur, des forces de sécurité, des magistrats civils et militaires. Selon le ministre Mutamba, la Commission cible les grandes villes comme Kinshasa et Lubumbashi.