Lubumbashi: des immeubles non-adaptés à la mobilité des PVH
Cela fait deux ans depuis la promulgation en RDC de la loi portant protection et promotion des droits des personnes vivant avec handicap. Mais certains PVH, estiment qu’il y a encore du chemin à faire pour sa mise en œuvre. C’est le cas de l’article 44 qui porte sur l’accessibilité des handicapés dans les bâtiments. Plusieurs immeubles construits dans la ville de Lubumbashi ne respectent pas cette disposition. Et les autorités n’ont pris aucune mesure contraignante.
C’est par exemple le bâtiment abritant le gouvernorat du Haut Katanga. Avec une superficie de 2500 m², cet immeuble a quatre niveaux. Il comprend 190 locaux, un parking capable d’accueillir 400 véhicules, des caméras de surveillance d’une portée de 7 km. Dans leur plan de construction, les architectes du bâtiment du Gouvernorat n’avaient pas prévu des mécanismes qui faciliteraient l’accessibilité des PVH. Après l’inauguration de l’immeuble, les personnes à mobilité réduite se servaient des ascenseurs pour aller jusqu’au quatrième niveau, par exemple.
Mais, depuis plus d’une année, les ascenseurs sont tombés en panne. Ainsi, les personnes à mobilité réduite ne savent plus atteindre les bureaux des ministres et d’autres services. Fara Tabu est handicapé moteur et se déplace dans une chaise roulante. Il est en desarroi.
« On n’a pas prévu des rampes pour les handicapés. Lorsque je me rends au gouvernorat, je me fais accompagner d’une personne valide. Moi, je reste au rez-de-chaussée, cette personne monte les escaliers pour apporter ma doléance auprès des officiels ».
C’est une situation générale.
Le bâtiment du gouvernorat de Province n’est pas un cas unique. En effet, plusieurs immeubles à Lubumbashi sont construits en violation de la loi sur les PVH. Et pour les anciens bâtiments publics, aucune disposition n’est prise en faveur de cette catégorie de personnes.
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Récemment, Joseph Kongolo s’est rendu au bâtiment Cadastre pour rencontrer le chef de division de la Justice. Le bureau de ce dernier est au deuxième niveau. Il n’y pas de rampes ni d’ascenseurs. Tout le monde doit emprunter les escaliers. Ce qui est un calvaire pour le coordonnateur provincial de la CNDH, vu son état physique. Et pour lui, cette situation générale dans les services publics constitue une violation flagrante de la convention internationale relative aux droits de PVH, et de la loi de la RDC.
« J’éprouve des difficultés quand je me rends à la mairie de Lubumbashi lors des activités. À l’Inspection urbaine du travail, il y a des escaliers, mais sans garde-fous. Ce bâtiment n’est pas adapté à la mobilité des personnes invalides ».
Il faut dire que, depuis la promulgation de la loi portant protection des personnes vivant avec handicap, sa mise en application tarde encore. Jusqu’à présent, même le Secrétariat général du ministère des PVH n’est pas encore été installé.