Les technologies électorales en RDC: craintes de manipulation

Les technologies électorales en RDC: craintes de manipulation

Dans sa note thématique publiée ce jeudi 05 avril, Ebuteli, l’institut de recherches du groupe d’Études sur le Congo, évoque les technologies électorales comme la machine à voter. Cet Institut explique également comment cela a exacerbé la méfiance. La note explique aussi comment bâtir la confiance des parties prenantes.

 La RDC fait face à une méfiance historique envers ses institutions électorales. Ces réserves ont été surtout  exacerbées par l’introduction de la machine à voter .Selon Ebuteli, cette technologie suscite des craintes de manipulation et un manque de transparence.

Lors des scrutins de 2023, « plusieurs événements ont aggravé cette méfiance » explique Ebuteli. D’autres facteurs ont aussi contribué à la méfiance contre ces technologies électorales. C’est, par exemple, le transfert de l’audit du fichier électoral, initialement prévu par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à des experts sélectionnés par la Ceni. En outre, les jours de vote, ces machines ont été retrouvées entre les mains de particuliers, sans mécanisme clair pour garantir la fiabilité des résultats qu’elles ont générés.

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Dialogue et transparence

Toutefois, Ebuteli propose des solutions. Premièrement, il faut un dialogue multipartite. Il implique la coordination entre les différents acteurs du processus électoral : partis politiques, société civile, et observateurs indépendants. C’est à cette condition que l’on peut garantir l’adhésion de tous aux innovations introduites. Ce qui va également prévenir les contestations post électorales et renforcer la légitimité du processus. « En RDC, ce besoin est d’autant plus pressant que les décisions unilatérales de la Ceni ont souvent suscité méfiance et opposition », dit encore la note.

La deuxième  chose, c’est la gouvernance électoral transparente. Une gouvernance électorale participative devient alors impérative. En intégrant les préoccupations des parties prenantes dès les premières étapes la Commission n électorale peut réduire les tensions et renforcer la confiance dans les innovations technologiques.

Troisièmement, il faut une sensibilisation citoyenne. Il faudrait transformer ces cadres de concertation existants en « ateliers de co-construction ». Il s’agira d’espaces où tous les acteurs ,organisations politiques, société civile, experts techniques et observateurs indépendants ,peuvent contribuer activement à la gouvernance électorale. « Ces ateliers permettraient à ces différentes parties prenantes de formuler des propositions concrètes pour améliorer la gestion du processus électoral. »

La transparence électorale renforce la confiance des citoyens en offrant un accès complet et impartial aux mécanismes de vote, ce qui dissipe les doutes sur l’équité et l’intégrité des élections. En permettant des audits techniques indépendants et en garantissant la vérification des dispositifs électoraux, les citoyens perçoivent le processus comme juste et légitime. Cela favorise l’adhésion des électeurs, même en cas de résultats défavorables pour leurs candidats préférés.