Lubumbashi: l’économie informelle, un moyen de survie quotidienne

Lubumbashi: l’économie informelle, un moyen de survie quotidienne

L’économie informelle à Lubumbashi, deuxième plus grande ville de la RDC, joue un rôle crucial dans la survie quotidienne de nombreux habitants. En raison de l’absence d’opportunités formelles d’emploi et d’un système économique fragile, de nombreux lushois  se tournent vers des activités informelles pour subvenir à leurs besoins.

Au petit marché du quartier Kilobelobe, situé dans la commune Kampemba, plusieurs personnes exercent des activités commerciales informelles. Dorcas Fayida est vendeuse ambulante de légumes. Assise sur un pneu de voiture, elle range ses légumes avant d’aller les vendre.

« Chaque matin, je me lève à l’aube pour acheter des produits au quartier Kamasaka, déclare-t-elle. « Mes revenus dépendent de mes ventes quotidiennes. Si je ne vends pas, ce jour-là mes frères et moi n’aurons pas de quoi manger. » Nous dit-elle d’un air triste. Pour Dorcas, l’économie informelle lui permet de nourrir sa famille malgré l’instabilité.

Jean Kabeya est propriétaire d’un garage non enregistré. Mécanicien de son état, il y travaille depuis six ans.  « Je n’ai pas de diplôme, mais mes compétences me permettent de gagner ma vie », déclare-t-il. « Les gens préfèrent les mécaniciens informels parce que les prix sont plus bas. Je paie mon loyer grâce à cette activité et j’espère trouver les moyens pour agrandir l’activité », dit-il encore. 

De son côté, Anita ( son nom a été changé), est une coiffeuse opérant devant chez elle.  Grâce à cette activité, elle est devenue autonome. « La coiffure me permet de gagner de l’argent tout en restant à la maison avec mes enfants. C’est un équilibre difficile, mais je peux gérer mon temps. Mon mari travaille, mais il ne gagne pas assez pour tous nos besoins, raconte-t-elle encore.   »

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Défis

Il faut dire que ces personnes font face à plusieurs difficultés. Jean Kabeya, par exemple, craint de fermer son garage à l’avenir.  » Je n’ai pas assez d’argent pour acheter un équipement adéquat pour travailler. Parfois, mes clients vont ailleurs. Dans des garages plus grands, il y a tous les matériels pour satisfaire les clients ». 

De son côté, Dorcas Fayida déplore le risque nocturne de son commerce.  » Nous sortons de temps en temps à quatre heures pour aller chercher les légumes. Il m’arrive d’avoir très peur, car il fait sombre. Il y a des hommes qui nous demandent de l’argent de force. Ils nous menacent de nous violer si on ne donne rien, déplore-t-elle.

L’économie informelle à Lubumbashi est essentielle pour la survie quotidienne de nombreux habitants. Bien qu’elle soit souvent minimisée, elle constitue un pilier sur lequel repose l’économie locale.