Lubumbashi :Relation civile militaire , enjeux en période de guerre
À Lubumbashi, la relation entre les civils et les militaires est marquée par un climat de méfiance. Les civils souvent victimes des violences et d’abus de pouvoir, voient leur relation avec les forces de l’ordre se détériorer au fil du temps. Alors que la RDC fait face à la guère, cette situation soulève des questions notamment de la sécurité et du bien-être des habitants.
Comme ailleurs, en RDC l’armée a une mission envers le pays. Il s’agit de protéger l’intégrité territoriale. Cependant, à Lubumbashi, certains militaires abusent de leur pouvoir. De nombreux habitants dénoncent que ceux qui sont censés les protéger, deviennent une source de violence. Rose (son nom a été changé), est couturière au quartier Bel-Air Mazout.
« J’ai toujours peur de sortir la nuit, » déclare t- elle. « Cela, depuis que certains militaires m’ont pris tout mon argent et m’ont terrorisé. Je ne me sens pas en sécurité en présence des militaires ou des policiers la nuit, » nous dit-elle encore. Pour sa part Georges Musonda, propriétaire d’une boutique des téléphones est méfiant. « On ne sait jamais si les militaires sont là pour aider ou pour leurs intérêts. Leur présence peut être rassurante, mais elle peut aussi cacher des intentions inavouées. »
Les civils notent également des inégalités dans la manière dont les militaires interagissent avec eux. C’est le cas de Charly Kasongo, une enseignante à l’école primaire. « Certains d’entre nous sont traités avec respect, tandis que d’autres sont malmenés. Les militaires ou les policiers accordent des privilèges à certains individus. C’est de l’injustice. »
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Enjeux viteaux de guerre
Il faut dire que la relation civile militaire présente des enjeux sécuritaires importants. Et ce, surtout en temps de guerre. Ainsi, à l’occasion d’un atelier organisé vendredi dernier 14 février à Lubumbashi, les militaires ont été conscientisés à ce sujet. Le Colonel Majita Yav Charles, commandant de la 22ᵉ direction régionale du service d’éducation civique patriotique et d’action sociale (SECAS) a reconnu la fracture entre l’armée et les civils. En outre, il s’est adressé aux soldats et a souligné l’importance d’une relation de confiance.
» Le mauvais comportement des hommes en uniforme a causé une crise et un manque de patriotisme, » déclare t-il. » Nous agissons très mal envers la population que nous sommes censés protéger. Notre pays est en guerre. Nous devons collaborer avec la population. Un civile malmené par les militaires ne pourra jamais apporter une information à l’armée. Nous sommes à la base de cette méfiance. En période de guerre l’harmonie entre les deux parties est d’une grande importance.
Il faut noter que, le Colonel Majita Yav a également invité les civils à respecter les militaires pour vivre en harmonie.