Déplacés de l’est à Lubumbashi : une expérience de guerre cruelle

Déplacés de l’est à Lubumbashi : une expérience de guerre cruelle

5 familles de déplacés de Goma ont bravé tous les obstacles jusqu’à arriver à Lubumbashi. Ces hommes, femmes et enfants ont des histoires de guerre qui font froid au dos. Des cas les tueries, de violences sexuelles et des droits humains ont impacté certains négativement. À cela, s’ajoute un voyage marqué par des tragédies et des souffrances atroces. Si certains sont arrivés malgré eux à Lubumbashi, les autres ont été enterrés le long du chemin, abattus par les rebelles du M23/AFC.

Avec sa petite fille dans les bras, Mwanza s’apprête à nous rencontrer sont histoire. Il tire une banquette, s’assoit et nous dit,  » C’est grâce à Dieu que je suis vivant aujourd’hui. Nous avons quitté Goma sans savoir où nous allons exactement. Dans la forêt, je me souvenais juste du fait que je suis encore en vie. » Visiblement encore traumatisé ce les évènements se guerre, il ajoute   » c’est ma première fois de voir autant de morts. »

Mwanza observe un moment de silence en mémoire des ces frères et sœurs et poursuit,  » La journée comme la nuit, j’étais toujours sur mes gardes. J’avais peur à l’idée de voir une balle me traverser le corps ou celui de ma femme et mes enfants. »

De son côté Elysée, mère de trois enfants parle des violences sexuelles dont  d’autres femmes en ont été victimes  » J’ai vu une femme se faire violer jusqu’à y laisser la vie,  » declare t-elle.  » C’était une amie à moi. Lorsque la ville a été envahie par les rebelles, certaines personnes étaient utilisées comme  boucliers. Jeanette, mon amie est morte deux jours après le viol, faute des soins appropriés. »

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Un voyage de survie dans le noir

Il faut dire que partir de Goma jusqu’à Lubumbashi n’a pas été une partie de plaisir pour ces déplacés de guerre. Ce sont des souvenirs de perte en vies humaines, de souffrance mais surtout de courage.

 » Au nord Kivu, nous avons vécu plusieurs fois les atrocités de guerre. Cependant, cette fois-ci, l’agression Rwandaise a pris une dimension sans précédent, déclare Kitenge Marcel John, président des déplacés.  » Les membres de ma famille ont été massacrés.  Nous avons perdu des enfants. Certaines tués par des rebelles et d’autres perdus. »

Et d’ajouter,  » le long du chemin vers Lubumbashi, nous sommes tombés entre les mains des rebelles. Le motard qui nous conduisait et mon fils âgé de 11 ans ont été tués sur le champ. » Kitenge ne s’en ait jamais remis de ces tueries. Quelques jours après leur arrivée à Lubumbashi, il était amené d’urgence à l’hôpital pour manque d’oxygène.

Pour , Elysée, les conditions de déplacement étaient plus difficiles pour ses enfants .  » Nous avons perdu tout. Les enfants étaient nues une grande partie du chemin. La souffrance augmentait du jour au lendemain. Nous manquions de tout. »

Une meilleure vie laissée derrière ?

Si ces déplacés se contentent d’avoir  quitté la zone de la guerre et  être en vie. Mais, les souvenirs de chez eux sont loin d’être effacés. Leur vie avant la guerre était remplie de bonheur et des projets. Désormais à des centaines de kilomètres du Nord Kivu, les choses ne seront plus les mêmes.

 » J’étais un pasteur, » nous dit encore Mwanza.  » J’avais une ferme avec plusieurs vaches. J’avais un grand champ aussi. Je vivais tranquillement. Cependant, j’ai tout abandonné, «  déplore t-il.

De son côté, Innocent Mbavu Muselemu , le plus vieux de tous n’oubliera jamais sa maison et ses champs.  » La guerre est très dangereuse » déclare t-il.  » Ma famille et moi vivions bien. Une fois les rebelles à Goma, nous avons abandonné mêmes nos richesses. »

À l’heure qu’il est, ces familles expriment un seul désir.  » Commencer une nouvelle vie . Ainsi, ils demandent un appui venant de toute part, surtout de l’état pour leur stabilité.