Lualaba: Kamoa Kakula accusé de menaces de licenciement abusif

Lualaba: Kamoa Kakula accusé de menaces de licenciement abusif

Près de 450 travailleurs de la Kamoa Kakula Construction Company, sous-traitante du géant minier Kamoa Copper en RDC, sont menacés de licenciement après une grève pour réclamer le respect de leurs droits fondamentaux. L’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) dénonce une violation du Code du travail congolais. Elle appelle à une intervention urgente des autorités provinciales.

Depuis le 11 avril 2025, les employés de Kamoa Kakula Construction ont cessé le travail pour protester contre des conditions jugées « inhumaines ». En réponse, la direction aurait menacé de les licencier «  cas par cas  ». Selon les travailleurs, l’entreprise va s’appuyer sur des images de drones pour identifier les grévistes. Une méthode qualifiée d’«  illégale  » par l’IPDHOR. Cette ONG rappelle par ailleurs que le droit de grève est protégé par la loi congolaise.

Pour ces travailleurs, ce n’est pas la première fois qu’ils exigent le respect de leur droit . « Nous avions d’abord écrit une lettre où nous avions repris nos revendications sans succès. Ensuite , l’employeur a convié nos délégués à une réunion, où ils ont été menacés », explique Josue Kalend un travailleur de Kamoa Kakula. Il explique par ailleurs que, depuis samedi 12 avril, 40 travailleurs ont été contraints de démissionner. « L’employeur leur a exigé de signer des lettres de démission rédigées par l’entreprise », explique t-il encore. Josué Kalend explique également que ce lundi matin la situation est encore tendue.

Lire aussi: Kamoa Copper et COMMUS appelés à respecter les droits des riverains

Les 8 revendications des travailleurs

Les employés ont plusieurs revendications. C’est notamment la mise en place de maisons syndicales (article 230 du Code du travail). Ils réclament également le rétablissement des primes de confinement, supprimées malgré des conditions de travail extrêmes pendant la COVID-19. Ils revendiquent aussi une couverture médicale élargie, jugée insuffisante pour eux et leurs familles.

De plus, ils exigent l’arrêt du renouvellement abusif des contrats à durée déterminée. Ce qui va à l’encontre de l’article 41 du Code du travail. En outre, ils demandent une augmentation salariale , l’amélioration de la cantine ainsi que la fin des restrictions de mouvement imposées sur le site.

Un appel aux autorités

Face à cette crise, l’IPDHOR exige l’intervention de l’Assemblée Provinciale du Lualaba pour une médiation ainsi que le respect strict du Code du travail par Kamoa Kakula. L’Ong demande aussi une enquête urgente de l’Inspection du Travail sur les conditions dénoncées. « Il est inacceptable que des travailleurs soient punis pour avoir exigé leurs droits  », s’indigne Léonard Zama, président de l’IPDHOR.

Contacté, le directeur des ressources humaines a promis de donner plus d’éclaircissements sur la situation. Mais jusqu’à l’heure de la publication, rien n’a été fait. Nous avons tenté de le rappeler et avons envoyé un message sur la messagerie WhatsApp sans aucune réponse.