RDC-artisanat minier :entre regulation et tensions sociales au Lualaba

En RDC, les nouvelles mesures d’assainissement de l’artisanat minier provoquent des tensions dans le Lualaba. Entre absence de zones légales , la récupération politique , il se plane dans la province du Lualaba un risque de crise socio-économique selon une un rapport publié par l’initiative pour la protection des droits de l’homme et la reinsertion sociale IPDHOR en sigle.
En effet, le 2 avril dernier , le ministère des mines a à travers une lettre adressée aux responsables des cooperatives minières à mis en place des mesure pour assainir le secteur. Ces mesures concernes non seulement les coopératives mais aussi les unités des traitements. La mesure interdit tout approvisionnement de minerais auprès des coopératives qui exploitent dans le périmètre des titulaires des droits miniers.
Dans la province du Lualaba, cette mesure soulève des interrogations. Car , ici, l’artisanat minier fait vivre des milliers de ménages . C’est notamment à Kolwezi, Fungurume et Kakanda. Selon Fifi Masuka , gouverneur de cette province, celle -ci dénombre plus de 400 000 creuseurs artisanaux. Toutefois , la province ne dispose pas de zones d’exploitation artisanale (ZEA).
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Tensions sur le terrain
Pour IPDHOR, cette mesure menace la survie des coopératives. « Dans le Lualaba, il n’y a que deux ZEA alors qu’il existe 1 276 coopératives » , explique Leonard Zama, président l’IPDHOR. « Pourquoi continuer à agréer des coopératives si sur terrain il n’ y a pas de ZEA? » , s’interroge encore Leonard Zama.
Le rapport de son organisation indique également que cette mesure risque de provoquer des tensions social. Car , selon le meme rapport , l’interdiction des « zones tolérées » pourrait plonger des milliers de familles dans la précarité. Parce que , 96,3 % des revenus du secteur minier proviennent de sites non régulés.
Pour cette ASBL , c’est ce qui explique des affrontements récurrents dans cette province. « A Luilu et Kapata, il ne se passe pas trois mois sans que les creuseurs artisanaux ne s’affrontent aux forces de sécurité pour l’accès aux sites miniers« , explique Leonard Zama président de l’IPHOR. Ce dernier dénonce aussi des incohérences institutionnelles. Alors qu’il est interdit d’exploiter dans les zones illégales , des services étatiques (SAEMAPE, ANR) supervisent des zones pourtant déclarées illégales et y perçoivent des taxes« .
Solution
Ce rapport d’analyse propose aussi des solutions. C’est par exemple la création des ZEA en urgence. Il propose aussi de légaliser les zones tolérées et d’auditer les coopératives pour éliminer les acteurs fictifs et politisés. Car, « l’adoption des mesures sans alternatives pourrait renforcer l’insécurité urbaine à Kolwezi et ses environs. Il serait donc crucial de mettre en place un mécanisme réfléchi et concerté, conclut le rapport.