Lualaba: CASMIA dénonce les arrestations arbitraires près des installations de Kamoa Copper S.A 

Lualaba: CASMIA dénonce les arrestations arbitraires près des installations de Kamoa Copper S.A 

La Plateforme des Organisations de la Société Civile CASMIA-G ASBL condamne  vivement  l’arrestation de 16 personnes, dont des femmes, dans le village de Kaponda dans la province du Lualaba. Ce  village est situé à proximité des installations de l’entreprise minière Kamoa Copper S.A. Ces arrestations, survenues aux petites heures du dimanche 27 avril 2025, ont été menées par des forces de police. Celles-ci ont pénétré de force dans les habitations. Ce qui a suscité l’émoi et l’incompréhension parmi les populations locales. 

Ces arrestations  interviennent  après des manifestations  violentes menés par les riverains. Le 18 avril dernier  plusieurs communautés vivant autour des installations de l’entreprise minière Kamoa Copper ont barricadé plusieurs voies d’accès  à cette entreprise. La police est intervenue pour calmer la situation. « Du coté du village Katayi , il y a eu même un blessé grave. Car sa jambe va être amputé « , explique  Kazonde Majita, un cultivateur  dans l’un de ces villages joint au téléphone. Selon cette même source, 68 personnes ont été arrêtées.

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Le dimanche dernier, la police a fait une nouvelle descente au village Kaponda . Ici, 16 nouvelles personnes ont été arrêtées selon le communiqué de CASMIA ASBL. D’après Kazonde Majika,  35  personnes ont été  condamné dans une procès en flagrance la semaine dernière.

Dans son communiqué, CASMIA-G ASBL dénonce fermement ces actes qu’elle qualifie d’« arbitraires » . Cette ASBL  rappelle que la liberté est un droit fondamental garanti par la Constitution de la République Démocratique du Congo (articles 17, 29 et 34). L’organisation souligne également que le Règlement minier (article 451) impose aux entreprises minières d’établir de bonnes relations avec les communautés affectées par leurs projets.

Une affaire d’indemnisation

Tout commence au mois de septembre de l’année dernière. Selon Kazonde Majita, Kamoa Copper identifie des agriculteurs en vue d’élargir son exploitation. Car , cette entreprise veut installer une mine à ciel ouvert . « Dans un premier temps, des agriculteurs de 10 villages ont été identifiés pour une délocalisation. Par la suite d’autres cultivateurs de 5 autres villages seront également identifiés« , explique t-il.

Selon lui, Kamoa aurait demandé aux agriculteurs de ne pas exploité leurs champs. « Jusqu’au mois de janvier, il n’y avait toujours pas de délocalisation. Nous avons contacté l’entreprise pour une suite« , dit-il encore. Il explique aussi que l’entreprise Kamoa a décidé de suspendre la  délocalisation. « Mais nous , nous avions abandonné nos champs toute cette saison culturale. Nous avons beaucoup perdu « , déplore t-il.

Un appel urgent au dialogue et à la désescalade

Pour CASMIA-G ASBL, Kamoa Copper S.A doit  assumer ses responsabilités. Elle doit par ailleurs  mettre fin à ces arrestations, qui risquent d’envenimer davantage le conflit. « L’entreprise, en tant que partie prenante, doit œuvrer pour un climat de concorde et ouvrir la voie au dialogue », insiste l’organisation.

Par ailleurs, CASMIA-G ASBL exhorte les autorités politico-militaires à favoriser la désescalade. Ainsi , l’ASBL les invite à libérer les personnes arrêtées et à relancer les négociations entre les parties. Elle encourage également les communautés à rester pacifiques, à protéger les biens de l’entreprise et à poursuivre la défense de leurs droits par des voies légales.

Cette nouvelle vague d’arrestations met en lumière les défis persistants liés à la cohabitation entre les industries extractives et les populations locales en RDC.