RDC: la corruption électorale un fléau qui mine la démocratie

RDC: la corruption électorale un fléau qui mine la démocratie

 La République Démocratique du Congo (RDC) a récemment été le théâtre d’élections. Mais celle-ci  ont été marquées par des allégations de corruption à grande échelle. Le récent rapport d’Ebuteli, un institut de recherche congolais, met en lumière les pratiques de corruption électorale qui continuent de gangrener le processus démocratique dans le pays. Ce document, intitulé « Corruption électorale sans frontière en RDC », révèle des mécanismes de corruption tant centralisés que décentralisés. Ce qui exacerbe la crise de légitimité et le déficit de redevabilité politique.

 Depuis les élections de 2006, la RDC a connu une augmentation significative des coûts électoraux. Les dernières élections de 2023 ont atteint plus d’un milliard de dollars. Malgré cette hausse, la qualité des scrutins a considérablement décliné. Car, il y a eu beaucoup  des allégations de détournement de dispositifs électroniques de vote, d’achat de voix et de manipulation des résultats. Le rapport souligne que la corruption est devenue une norme. Car, elle touche presque tous les acteurs du système politique et judiciaire.

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Corruption Centralisée et Décentralisée

Le rapport d’Ebuteli distingue deux types de corruption. il y a d’abords, la corruption  Centralisée . Celle-ci  Implique principalement les dirigeants de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni) et les élites politiques.  Cette forme de corruption se manifeste par des manipulations à grande échelle pour favoriser des intérêts spécifiques. Ensuite, il y a la Corruption Décentralisée.  À un niveau local, des agents électoraux, des élites provinciales et des policiers sont souvent impliqués dans des pratiques de corruption. Ce qui influence   les résultats des élections dans des circonscriptions spécifiques.

Le rapport d’Ebuteli indique egalement  que cette corruption touche egalement la population. Celle-ci est en meme temps victime et actrice. Ebuteli indique que la pauvreté et le faible niveau d’éducation des électeurs en RDC les rendent vulnérables aux manipulations. Beaucoup perçoivent les élections comme une opportunité d’obtenir des avantages matériels. Ce qui transforme le processus électoral en un « troc électoral ». Les candidats, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, se voient contraints de céder à ces exigences pour obtenir des voix.

Ambivalence de la Communauté Internationale

 Le rapport souligne également l’ambivalence de la communauté internationale face à la corruption électorale en RDC. Alors que des sanctions ont été imposées à certains responsables sous le régime de Joseph Kabila, la réaction face aux irrégularités des élections de 2023 a été marquée par une attitude de retenue. Les États-Unis, par exemple, ont félicité Félix Tshisekedi pour sa réélection, sans aborder les allégations de fraude.

Le rapport d’Ebuteli appelle à une refonte du système électoral congolais. il souligne la nécessité de renforcer l’indépendance de la Ceni. Mais aussi de réviser la loi électorale pour y intégrer des mesures anti-corruption, et d’assurer une justice électorale impartiale. La lutte contre la corruption électorale ne peut reposer uniquement sur de bonnes intentions ; elle nécessite des mécanismes solides et un engagement collectif pour faire des élections un véritable moment de redevabilité.