Goma : Plus de 100 morts en 3 jours, la société civile désemparée

Goma : Plus de 100 morts en 3 jours, la société civile désemparée

À Goma, 107 civils ont été tués entre le 10 et le 13 mai courant, indique le ministère de l’Intérieur de la RDC. Selon son communiqué publié ce mercredi, on dénombre également plus de 4 000 disparus. Ainsi, le gouvernement congolais accuse le M23 soutenu par le Rwanda de crime de guerre et de crime contre l’humanité. Pendant ce temps, la société civile de Goma poursuit le monitoring. 

En effet, le climat d’insécurité s’est fortement accentué à Goma, indiquent des sources sur place. Et les jeunes sont particulièrement visés. C’est le cas lors des dernières rafles, témoigne Steward Muhindo, un militant du mouvement citoyen LUCHA. « Les exactions sont bien réelles, même si nous avons du mal à fournir des chiffres précis. Plusieurs jeunes ont été enlevés, dont notre camarade Alyos. De plus, dit-il, certaines familles n’ont pas de nouvelles de leurs proches depuis plusieurs jours.

Si le gouvernement congolais avance le chiffre de 107 morts et plus de 4 000 disparus, la société civile de Goma ne donne pas encore de bilan. Et même si, dans le contexte de guerre, les preuves sont difficiles, néanmoins, elle procède au monitoring. « Nous continuons à documenter des cas selon nos possibilités. C’est une course contre l’oubli’’, déclare Steward Muhindo.

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D’autres chiffres alarmants

Par ailleurs, les conseils communaux de la jeunesse de Goma et Karisimbi déplorent une situation d’insécurité inquiétante. Dans leur bulletin hebdomadaire du 10 mai, ils dressent aussi un bilan sur la période allant du 25 avril au 10 mai. « 15 personnes tuées, 9 corps sans vie retrouvés dans les quartiers et 6 blessés par balle. ‘’En outre, ils notent 4 cas d’enlèvement et 110 maisons attaquées ou visitées par des hommes armés’’.

Les conseils communaux de la jeunesse à Goma qualifient la situation de véritable urgence humanitaire.

Dans cette situation critique, la société civile à Goma continue de jouer son rôle essentiel. C’est notamment celui d’informer, de protéger et de témoigner. ‘’ Nos priorités sont claires’’, affirme Streward Muhindo, membre de la LUCHA. « C’est protéger les vivants, honorer les morts et documenter l’indicible. Car, sans la mémoire, il n’y aura jamais de justice’’, conclut-il.

Pour rappel, le ministère de l’intérieur évoque une répression dans plusieurs quartiers urbains et ruraux de Goma. C’est notamment dans les quartiers Ndosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka. Selon les autorités de Kinshasa, les dernières victimes ont été assimilées à tort aux FDLR, aux FARDC ou aux Wazalendo.

OBED VITANGI