Lualaba: des accusations des détournements dans les secteurs de la Lufupa?

Lualaba: des accusations des détournements dans les secteurs de la Lufupa?

 Le 13 mai dernier, un consortium de la jeunesse au sein du cadre de concertation de la société civile du Lualaba publie un rapport. Celui-ci porte sur la gestion des fonds dans le secteur de la Lufupa. Ce consortium dénonce l’opacité qui entoure cette gestion. Il dénonce également les détournements de plus de 5 millions de dollars qui sont non retracés.

En fait, ce rapport porte sur le montant de la redevance perçue de l’entreprise minière kamoa Copper en 2023 et 2024. Le consortium indique que le secteur a perçu plus de 16 millions de dollars américains. Selon la même source, le secteur a renseigné la réalisation de plusieurs projets grâce à cette  redevance miniere. C’est notamment la  construction d’un marché moderne, celle d’un Guest house, des bureaux administratifs ainsi que des écoles dans différents villages.

Le rapport indique également que d’autres projets comme le forage  d’eau, l’ asphaltage des routes ainsi qu’un projet agricole de 150 hectares ont été réalisés .

Pour ces jeunes, les infrastructures renseignées par le secteur , ont été réalisés avant 2023. Pour eux, la redevance minière de 2023 et 2024 n’a pas été affectée à l’érection de ces infrastructures. « La cheffe secteur de Lufupa s’est appropriée les réalisations de son prédécesseur, les réalisations du projet des 145 territoires, ainsi que les réalisations du gouvernement, juste pour justifier la redevance minière de Kamoa qu’elle est en train de percevoir » ,explique  Feka Yannick, président  du consortium.

Des écarts et détournement?

De plus, le consortium note des écarts entre les déclarations faites par l’entreprise Kamoa et le secteur. Par exemple, ils expliquent qu’entre ces deux déclarations, il y a un écart de plus de 700 000 $. Aussi, en 2023, le secteur a renseigné avoir perçu 12 075 740,25 $ américains alors que, selon eux, l’entreprise a indiqué un montant de 12 483 576,85 $. En soit , on note une différence de plus de 400 000 $.

Ces jeunes soupçonnent également des actes de détournement.  » Après une étude approfondie  sur ce projet,  il ressort  que plus de 5 millions $ seraient non retracés  jusqu’a ce jour« , écrivent -ils dans leur rapport.

Des infrastructures introuvables et la surfacturation

Toujours dans le même rapport, le consortium indique que certains projets ont été surfacturés. C’est le cas des routes en terre battue réhabilitées pour un coût de 297,276,57 $. « Est-il possible qu’un kilomètre en terre battue coûte plus de 3 000 $ américains ? Se demandent-ils.  De plus, ils n’ont pas trouvé des routes réhabilitées. « Etant sur terrain, nous avons constaté qu’aucune route n’a été effectuée en terre battue », disent-ils dans le rapport.

Lire aussi: Lualaba : un écart de plus de 180 millions en redevance minière 

Manipulation?

Contacté pour le compte de la chefferie de la Lufupa, Fréddy Sangwa, chargé de communication de la chefferie, nie toutes ses allégations. » Il s’agit des jeunes manipulés par les politiciens. Nous les mettons en garde », dit-il.

Il explique par ailleurs que le montant supposé avoir été détourné, est en fait une dette antérieure que le secteur est en train de rembourser. » Nous n’avons rien à nous rapprocher », dit-il encore. « À l’heure actuelle, nous travaillons avec les inspecteurs de l’IGF. Même pour payer un stylo, il faut une signature . Dans ces conditions, comment peut -on détourner des tels sommes? s’interroge-t-il.

« Nous invitons les institutions comme l’IGF ou la Cour des comptes à venir faire l’audit de nos comptes. Car, nous sommes serein« , déclare- t-il enfin.

Pendant ces temps, le consortium promet de continuer avec des investigations sur la gestion  du secteur  de la Lufupa sur la redevance minière  de Kilongwe Mining. Une autre entreprise qui verse également au même secteur.