RDC : Entre besoin en bois énergie et gestion durable de la forêt

Le 21 mai dernier, la RDC et les autres pays membres de l’initiative Tropical Forets Forever Facility (ITFFF) ont renouvelé à Kinshasa leur engagement pour la préservation des forêts tropicales et celles du bassin du Congo. Aussi, ils s’engagent à maintenir un taux de déforestation faible dont le pourcentage sera déterminé très prochainement. Pendant ce temps, en 2024, la RDC a perdu 1,22 million d’hectares selon la FAO. Et l’une des causes est l’exploitation du bois énergie, le makala. Comment concilier les besoins toujours croissants en bois énergie et la gestion durable de la forêt ?
La région du Katanga, par exemple, a perdu depuis l’an 2000, 7,6 % de la superficie de sa forêt claire. Selon l’observatoire de la forêt claire du Congo basé à l’université de Lubumbashi, la coupe de bois est la première cause de la déforestation. Or, à l’instar d’autres régions de la RDC, le bois de chauffage est la première source d’énergie dans la région du Katanga.
De ce fait, la ville de Lubumbashi consomme en moyenne 164 000 tonnes de makala par an selon la FAO. Ce qui représente plus de 16,4 millions de tonnes de bois avec un impact négatif sur la forêt. Entre-temps, des appels tant au niveau national que régional se multiplient. Ils invitent les populations à une gestion durable de la forêt afin de réduire la déforestation.
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Des techniques nouvelles
Pour concilier les besoins toujours croissants en bois énergie et la protection de la forêt, des techniques nouvelles de carbonisation s’imposent. Ainsi, le professeur Augustin KWE, enseignant à l’université de Lubumbashi, fait quelques propositions.
« Il faut avant tout améliorer le rendement à la carbonisation », dit-il. Actuellement, 100 kg de bois ne produisent que 8 kg de charbon, soit 8 %. Le reste va dans la cendre et la fumée. Cela représente un gros manque à gagner, car pour avoir une tonne de charbon, il faut plus de 10 000 kg de bois.
Pour ce faire, le professeur Augustin estime qu’il faut à tout prix diminuer ces pertes. Il existe actuellement des techniques qui ramènent le rendement à 25 %, explique encore ce chercheur.
Autres alternatives
Les chercheurs sur des questions environnementales suggèrent, en outre, la promotion de l’agroforesterie. »Lubumbashi n’a que 500 hectares de plantations agroforestières alors que les besoins se chiffrent en milliers d’hectares », indique le prof. Augustin.
Enfin, il y a une troisième stratégie, c’est la promotion des foyers améliorés. « Avec les foyers améliorés, on peut diminuer la consommation de bois énergie de 50 %. » « Aussi, il faut renforcer l’utilisation des sources alternatives d’énergie comme le gaz, l’électricité ainsi que l’énergie solaire », soutient ce chercheur.
Par ailleurs, les chercheurs constatent que toutes les provinces ne fournissent aucun effort pour une gestion durable de la forêt. Or la RDC peut réussir à réduire le taux de déforestation en appliquant ces mesures, affirment-ils.