Lubumbashi : des pistes pour l’encadrement des enfants en rupture familiale

Le 24 avril dernier, les ministres provinciaux de l’Intérieur et celui des Femmes, Familles et Enfants ont lancé une opération pour identifier tous les enfants en rupture des liens familiaux. Le but : organiser une prise en charge pour ces enfants. Mais pour d’autres organisations de défense des droits des enfants, les méthodes appliquées par le gouvernement ne sont pas adaptées. C’est le cas d’Alter Ego qui propose d’autres alternatives.
En effet, dans les rues de Lubumbashi, les enfants en rupture des liens familiaux se comptent par milliers. En 2023, les Salésiens de DON BOSCO, à travers leur site web, évoquent le chiffre de 2300 enfants. Lors des opérations comme celle lancée par le gouvernement provincial, les enfants sont souvent envoyés dans des foyers d’accueil. Mais d’autres bénéficient d’une réunification familiale.
Ces méthodes ne sont pas toujours efficaces. En 2022 par exemple, sur 150 enfants en rupture des liens familiaux placés au centre de Lukuni, 70 % étaient retournés dans la rue. Ce qui appelle à une réflexion profonde sur l’encadrement efficace de ces enfants.
Lire aussi : Lubumbashi : quid de l’identification des enfants en rupture familiale
D’autres alternatives
Pour l’ONG Alter ego, l’État congolais ne s’y prend pas de la bonne manière. Malheureusement, l’État semble se limiter à une protection théorique. « Il néglige l’encadrement de la société », explique Maître Falonne Kazadi, responsable d’Alter Ego. Cette ONG explique par ailleurs que le pays dispose d’un arsenal juridique approprié. Pourtant, « l’application excessive et parfois déséquilibrée contribue à une marginalisation involontaire de la société. »
Ainsi, l’ONG propose des pistes de solutions. C’est par exemple la mise en place d’un bureau de signalement pour tout cas d’un enfant en situation difficile. Ceci permettra l’identification des enfants en difficultés avant qu’ils n’atterrissent dans la rue.
En outre, l’ONG propose une éducation de masse. « La mise en place d’une école des ABC des droits de l’enfant et d’un bureau d’échange et de recherche sur l’encadrement des enfants. Ceci, « enfin, de mettre des bonnes bases sur l’application de ces droits ».
Pour cette ONG, pour un encadrement efficace des enfants en rupture familiale, l’État doit agir en amont et non en aval.