Lubumbashi : le centre Carter lance un projet sur la gouvernance du secteur extractif

Ce jeudi 12 juin, le centre Carter lance un projet sur la gouvernance du secteur minier. Dénommé « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif en RDC », ce projet a pour objectif de stimuler la participation et le contrôle citoyens dans la gestion des ressources du secteur. Il vise également l’amélioration de la gouvernance du secteur.
Celui-ci sera réalisé par deux organisations de la société civile, à savoir le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP) et le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDEL). Il sera mis en place dans le Haut-Katanga, le Lualaba, le Haut-Lomami, le Tanganyika, le Sud-Kivu et le Congo central.
Le secteur extractif congolais, bien que riche en ressources naturelles, Le pays possède par exemple 70 % de la production du cobalt mondial et tant d’autres substances minérales. Cependant, le secteur fait face à des enjeux majeurs de gouvernance. « Malheureusement, il reste aujourd’hui un certain nombre de paradoxes. Le secteur extractif représente l’essentiel des revenus que dégage l’État congolais et contribue substantiellement au budget de l’État, qui, malheureusement, ne permet pas aujourd’hui de faire levier de ces ressources pour un développement humain harmonieux« , a dit Romain Ravet, représentant pays du centre Carter, lors du lancement du projet.
Ainsi, en mettant en place cette initiative, le centre Carter et ses partenaires veulent inverser la tendance. Permettre au secteur extractif d’être un moteur de développement en mobilisant les communautés. Car ceux-ci doivent être capables de demander des comptes aux autorités.
Malheureusement, à l’heure actuelle, ces communautés ne maitrisent pas les enjeux et ne participent pas au contrôle citoyen. Chose que reconnait Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l’Observatoire d’Étude et d’Appui à la responsabilité sociale et environnementale. « La participation est symbolique« , a-t-il dit. Pour lui, il y a des freins qui empêchent le contrôle citoyen. Il a évoqué notamment la difficulté d’accéder aux données et les réticences de certaines parties.
Un projet collaboratif
Ce projet de 36 mois se veut collaboratif et inclusif. Car il cible tant les décideurs étatiques que les entreprises du secteur. le projet sur la gouvernance bénéficiera surtout aux organisations de la société civile et aux communautés. Ainsi, lors de la mise en œuvre du projet, les organisations de la société civile bénéficieront d’une capacitation technique et organisationnelle. D’autres méthodes seront appliquées pour la réussite du projet. C’est notamment le monitoring, le dialogue inclusif ou encore le suivi budgétaire.
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Ainsi, le président de la chambre des Mines, Kasongo Bin Nassor, tout en saluant le projet, recommande une rigueur dans sa réalisation. « Nous estimons qu’il faut élever les débats. Les principes, c’est le respect des dispositions légales. (…) Nous devons abandonner cette vision étriquée des questions, des petits détails, et voir les questions des principes, des bases. Nous devons regarder à travers cette plateforme des questions sur tous les acteurs« , a-t-il dit.
Noter que les ONG de mises en œuvre sont optimistes. Elles espèrent que le projet pourra améliorer la gouvernance du secteur. A noter également que ce projet est financé par l’Union Européenne.