RDC: 4 projets à l’arrêt faute de financement de la DOT Ruashi
En RDC, les entreprises minières ont l’obligation de verser aux communautés une dotation (DOT) de 0,3 % du chiffre d’affaires. Ce fonds est destiné à financer des projets de développement dans les entités impactées par les activités minières. Dans la commune de la Ruashi à Lubumbashi, 4 projets lancés grâce à cette dotation sont aujourd’hui à l’arrêt. Sur plus de 6 millions de dollars, l’entreprise Ruashi mining n’a décaissé que 1,201 millions, soit près de 22 % seulement.
L’hôpital militaire de la Ruashi d’une capacité de 120 lits, connait un déficit en énergie électrique. Pourtant, non loin de la salle de la maternité, est montée une centrale photovoltaïque. Une dizaine de panneaux solaires ainsi qu’une cabine y sont installés depuis une année. Mais cette centrale d’une capacité de 10 KW n’est toujours pas opérationnelle. En outre, elle n’a que deux batteries alors qu’il en faut six. Ce que regrette Christophe Kabwita. Il est le délégué de la société civile au sein de l’organisme chargé de gérer la DOT Ruashi qui nous l’a fait visiter
« Ici, nous sommes à l’hôpital militaire de la Ruashi. Au dessus de nous, ce sont des panneaux solaires. Et devant nous, c’est la cabine. Malheureusement, les batteries ne répondent pas suffisamment. » Et de poursuivre, »Il n’y a pas de financement. Notre partenaire Ruashi mining n’a pas encore répondu à notre demande. Il nous doit plus de 5 millions $. Ainsi, comme vous le voyez ils n’ont pas d’énergie électrique et ça,( la centrale) ça ne peut pas fonctionner.
Centre social
Le centre social Ruashi II , voisin de l’hôpital militaire, abrite aussi un bâtiment inachevé. A l’instar de la centrale photovoltaïque, ce bâtiment a aussi été construit avec les fonds de la dotation provenant de Ruashi Mining. En effet, ce bâtiment de 4 ateliers doit être équipés de 200 machines à coudre et du matériel informatique. Ici ,les travaux sont également suspendus, explique Christophe Kabwita.
Comme vous voyez, on a le sous pavement. Il faut finaliser avec le pavement. Ici, on doit aussi placer des panneaux solaires et là-bas, des machines. Et les machines sont déjà achetées ? Les machines ne sont pas encore achetées faute de d’argent. »
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Plus de 5 millions$ attendus
En juillet 2024, l’organisme spécialisé de gestion de la DOT Ruashi a initié 4 projets au profit de la communauté de la commune Ruashi. En effet, celle-ci est impactée par l’activité minière de la société Ruashi Mining. Ces projets portent sur la construction d’une école technique, des ateliers du centre social ainsi que des centrales photovoltaïques dans deux hôpitaux. Mais tous ces projets sont inachevés. Selon les membres de l’organisme DOT Ruashi, sur le site de l’école technique, seule la clôture est érigée. Par ailleurs, les centrales photovoltaïques manquent des batteries. Et les ateliers attendent toujours les équipements.
Par ailleurs, la cour des compte accuse la société Ruashi mining de minorer la dotation de 0,3 % de son chiffre d’affaires. Pour sa part, l’organisme spécialisé de gestion de la DOT Ruashi déclare que la société n’a décaissé que près de 22 % du montant attendu soit 1,201 million $. Cela impacte négativement la communauté locale explique Justin Nyembo, membre de l’organisme DOT .
»De 2018 à 2023, cela représentait un montant de 6,130 millions dollars. Mais nous reconnaissons avoir recu de la société Ruashi un montant de 1, 201 million. Quand vous faites la différence, aujourd’hui nous réclamons à l’entreprise 5,111 millions $ pour que nous puissions achever les projets que nous avons commencés ».
La société Ruashi Mining, de son coté, rejette les accusations sur la minoration de ses déclarations sur le 0,3% de son chiffre d’affaires. Dans une correspondance adressée à la cour des comptes et repris dans la presse, elle affirme qu’il s’agit d’une erreur de calcul. Entre temps, l’organisme DOT attend toujours le reste des fonds en vue de poursuivre les projets de développement.
